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Interdiction de vol: plus de budget pour éviter les erreurs sur la personne

DARRYL DYCK / La Presse Canadienne Photo: Darryl Dyck / La Presse canadienne

OTTAWA — Le budget Morneau de mardi suscite un peu d’espoir pour les parents qui sont encore ennuyés aux aéroports parce que leur enfant porte le même nom qu’une personne figurant sur la liste canadienne d’interdiction de vol.

Le gouvernement fédéral a annoncé mardi des investissements de 81,4 millions $ sur cinq ans, et de 14 millions $ par année ensuite, pour améliorer le fameux «Programme de protection des passagers». Ces sommes seront versées à l’Agence des services frontaliers du Canada, à Sécurité publique Canada et à Transports Canada.

Zamir Khan, dont le fils de trois ans a été plusieurs fois retardé aux comptoirs d’enregistrement des transporteurs aériens, s’est réjoui de l’annonce du gouvernement. Il rêve maintenant du jour où il pourra voyager avec son garçon sans craindre d’être inutilement retardé à l’aéroport.

Les investissements annoncés mardi doivent servir à élaborer «un modèle de contrôle centralisé», et à établir un mécanisme de recours pour les voyageurs aériens qui sont touchés par ces «erreurs sur la personne».

Des parents s’étaient rendus à Ottawa en novembre, avec leur enfant, pour faire pression sur les députés et les ministres concernés, en espérant justement que le nouveau budget apporterait des solutions. Le regroupement de parents avait réussi à obtenir l’appui de députés de tous les partis, qui ont écrit ensuite au ministre des Finances, Bill Morneau.

Les parents soutiennent que ces erreurs sur la personne touchent souvent des voyageurs dont le nom est de consonance arabe ou musulmane, ce qui soulève des enjeux liés aux droits de la personne. Le Conseil national des musulmans canadiens, qui avait documenté le problème, a salué l’«avancée» proposée mardi. L’organisme rappelle que les victimes de ces erreurs ont ensuite bien du mal à avoir accès à leurs renseignements personnels pour corriger la situation.

«Le programme amélioré servira à garantir que les préoccupations relatives à la protection de la vie privée et à l’équité sont prises en compte, tout en assurant la sécurité des Canadiens», lit-on dans le budget.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a déjà expliqué que la solution passera par une nouvelle loi qui est actuellement devant le Parlement, et par la mise en place d’un tout nouveau système informatique.

Le projet de loi à l’étude aux Communes modifierait la Loi sur la sûreté des déplacements aériens afin de permettre au ministre de la Sécurité publique d’assurer aux parents que leur enfant ne figure pas sur la liste d’interdiction de vol.

Le projet de loi permettrait aussi aux agents fédéraux de passer la liste des passagers au crible de la liste d’interdiction de vol, une procédure qui est actuellement exécutée par les transporteurs aériens. Pour ce faire, il faudra toutefois d’abord créer un tout nouveau système informatique.

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