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La structure de la SQC dénoncée comme illogique

A vendor trims marijuana with scissors during the annual 4-20 cannabis culture celebration at Sunset Beach in Vancouver on April 20, 2017. The Quebec government is expected to table its own cannabis legislation today and set up a provincially owned corporation that will control and sell the drug.THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck Photo: THE CANADIAN PRESS

MONTRÉAL — Le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ estime que la société d’État dédouble inutilement sa structure en vue de la mise en marché du cannabis.

La présidente par intérim du syndicat, Katia Lelièvre, exhorte la Société des alcools du Québec à profiter du personnel et du réseau de livraison déjà en place pour mettre sur pied la future Société québécoise du cannabis (SQC).

Le SEMB-SAQ fait pression en ce sens tout au long du week-end de Pâques, en distribuant des tracts dans l’ensemble des succursales de la province pour faire valoir les compétences de ses membres.

Katia Lelièvre souligne que le personnel de la SAQ est formé en matière de vente dite responsable et sait gérer la clientèle difficile.

De plus, 70 pour cent des membres du SEMB-SAQ ne travaillent qu’à temps partiel, soit de 10 à 12 heures par semaine en moyenne. Le syndicat croit qu’il serait tout naturel de permettre à ces employés de compléter leur semaine de travail dans la nouvelle filiale de la SAQ.

Le projet de loi qui doit constituer la SQC ne permettait intialement pas d’être à l’embauche des deux sociétés. Cette disposition a été retirée à la demande des travailleurs, mais un employé de la SAQ qui souhaite également cumuler des heures à la SQC devra tout de même s’y faire embaucher pour un poste distinct. Il sera donc impossible de travailler pour la SAQ et sa filiale spécialisée en vente de cannabis dans le cadre d’un même emploi.

Katia Lelièvre soupçonne cette contrainte d’être motivée par une forme d’antisyndicalisme.

«La seule justification qu’on peut trouver, c’est que c’est une tactique pour éviter que les employés (de la SQC) aient des conditions de travail intéressantes, avance-t-elle. Si on prend des gens qui ne sont pas syndiqués au départ, ils vont devoir recommencer à zéro.»

Elle souligne que les clients rencontrés depuis jeudi dans les succursales de la SAQ s’étonnent que la vente de cannabis soit confiée à des centaines de nouveaux employés, et non au personnel déjà en partie préparé pour remplir ce mandat.

Au-delà des intérêts de ses membres, Katia Lelièvre avance que cette décision de la SAQ nuira à la rétention de main-d’oeuvre et par le fait même, au développement de la vocation sociale de la SQC .

«Si ça coûte plus cher pour créer la société d’État, si on doit dédoubler les structures, il y a moins de profits au bout de la ligne, expose-t-elle. S’il y a moins de profits au bout de la ligne, ça en fait moins à verser dans l’éducation et la prévention.»

«Recréer une structure, c’est une perte d’argent», résume-t-elle.

La campagne de distribution de tract du SEMB-SAQ s’inscrit dans ses moyens de pression pour la renégociation de sa convention de collective, échue depuis un exactement un an.

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