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Le droit au travail

Walmart Canada apologized on Saturday for the "confusion and disappointment" it caused when it chose to end its involvement with a Quebec program that provides job training for people with intellectual disabilities. Signage at a Laval, Que., Walmart store is seen on Tuesday, May 3, 2016. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz/La Presse canadienne

Oh, la belle plonge que Walmart vient de prendre dans l’opinion publique. En coupant ses liens avec des employés vivant avec un handicap intellectuel ou souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme, le géant du commerce de détail a justement compris que cette décision ne tenait surtout pas du simple détail. La gaffe, tu dis… Surtout quand la porte-parole de l’entreprise s’est étouffée en avalant sa cassette de travers en évoquant la fin d’un programme volontaire plutôt que d’un congédiement massif. Bourre-moi donc, toi…Une fois de plus, on l’a bien vu: il n’y a pas que les prix qui sont bas chez Walmart.

Cela dit, il ne faudrait pas limiter cette problématique à un seul détaillant, aussi méprisable soit-il malgré ses excuses (!) du week-end. Nous devrions profiter de cette histoire pour amorcer une véritable réflexion sur la contribution des personnes vivant avec un handicap mental dans le monde du travail.

Le droit au travail est un droit indiscutable dans notre monde. Et les personnes qui affichent des différences ne devraient jamais être exclues de cette équation. Même si c’est plus compliqué, même si ça demande certains aménagements particuliers, même si ça demande parfois du traitement sur mesure. Tout demeure une question d’ouverture. Et ça, c’est notre job.

Contrairement à la loi de la jungle où le plus gros l’emporte sur le plus petit, on a l’obligation de rendre la vie meilleure aux plus faibles. Et de leur trouver la place qui saura les valoriser dans notre grand puzzle. Dans l’équité et dans la dignité. À la mesure de toutes les contributions. On reste parfois surpris par celles-ci.

Dans notre équipe, nous n’avons pas les moyens de nous priver de qui que ce soit.

Le droit au travail est un droit indiscutable dans notre monde. Et les personnes qui affichent des différences ne devraient jamais en être exclues.

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La semaine dernière, Rusty Staub est décédé et Céline Dion a fêté son 50e anniversaire de naissance. C’est quoi, le rapport? me demanderez-vous. Juste que ces deux événements, pourtant fort différents, m’ont poussé vers la même réflexion. Je me suis demandé comment ces deux-là auraient pu s’en sortir s’ils étaient débarqués à l’ère des médias sociaux.

Au printemps de 1969, quand Rusty s’est joint aux Expos, le coup de foudre avec les Montréalais a été instantané. Bel homme, raffiné, impliqué auprès des jeunes, notre Grand Orange, on l’a tout de suite aimé d’amour. Ajoutez à cela qu’en quelques mois, il avait appris plus de mots de français que Carey Price a pu le faire en 12 ans. Dans les journaux, on disait de lui que c’était un «célibataire endurci» toujours à la recherche de la compagne idéale. Or, dans les cercles fermés, des rumeurs circulaient sur son orientation sexuelle. Je ne sors personne du garde-robe ici, lui-même a évoqué ses amitiés «particulières» vers la fin de sa carrière. Imaginez une seconde le déferlement de schnoutte si Twitter et les autres forums de merde consacrés à la méchanceté avaient existé à l’époque. Ça n’aurait pas pris une journée pour que l’idole soit immolée sur la place publique. Et nous aurions perdu la chance d’aimer un être formidable.

Pareil pour Céline Dion. Comment aurait réagi la sphère du commentaire incendiaire quand la petite fille de 13 ans, pas très mignonne et attifée tout croche, est débarquée sur nos écrans, au début des années 1980? On l’aurait pulvérisée en moins de deux. Regardez le sort qui a été réservé à quelques participants de La Voix junior ces dernières années… Comme pour ces derniers, celle qui est devenue une immense vedette – peu importe ce qu’on pense de son œuvre – n’aurait été qu’un éphémère punching bag sur lequel les pas-de-vie du moment auraient pu fesser jusqu’à l’épuisement.

Je pense à tout ça et je me dis qu’effectivement, il fut un temps où c’était mieux. Appelons ça au temps du passé simple.

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Après avoir travaillé à La Presse pendant 29 ans, la journaliste Michèle Ouimet part à la retraite. J’adorais sa plume, son sens du récit, son intégrité et sa juste capacité d’indignation. Aujourd’hui, je la salue avec tout le respect qui lui est dû. Elle me manquera.

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Les excuses d’Alexandre Bissonnette, vous y croyez, vous? Si oui, dites-moi comment faire. Un gars qui vient me dire qu’il n’est pas islamophobe après avoir tué six personnes et en avoir blessé cinq autres en passant par une mosquée un dimanche soir, j’ai comme bien de la misère à gober ça. Imaginez jusqu’où il aurait pu aller s’il l’avait été…

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