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Cinq familles canadiennes coincées au Japon

Ryan Hoag / La Presse Canadienne Photo: Ryan Hoag

VANCOUVER — Ryan Hoag a dû célébrer sa première fête des Pères seul, séparé de sa femme et de sa nouvelle petite fille coincées au Japon, parce que le gouvernement fédéral refuse d’accorder un visa à l’enfant que le couple vient d’adopter.

La mère et la fille sont coincées à Tokyo, incapables de rentrer à Coquitlam en Colombie-Britannique, en raison d’ennuis bureaucratiques.

Cinq familles de Colombie-Britannique vivent présentement le même cauchemar, alors qu’elles ne peuvent obtenir de visa pour rentrer au pays avec l’enfant qu’elles sont allées adopter au Japon.

L’avocat de Vancouver, Alex Stojicevic, représente le groupe de cinq familles. Il a expliqué mardi que le problème semble provenir d’une modification de la politique américaine sur les adoptions au Japon. Un changement qui a poussé le Canada à demander l’opinion du ministère de la Justice japonais sur le sujet.

Chacune des familles a suivi le processus qui a cours depuis au moins une décennie, qui inclut le fait de déposer une lettre du gouvernement provincial indiquant qu’il ne s’oppose pas à l’adoption, a précisé Me Stojicevic.

L’une des familles a d’ailleurs suivi avec succès ce même processus, il y a quelques années, pour adopter un autre enfant japonais.

«Lorsqu’elles ont quitté le Canada, elles pensaient que toutes les exigences légales avaient été réglées. Et elles l’étaient. En ce qui nous concerne, elles le sont encore», soutient l’avocat des familles.

Selon Me Stojicevic, ses clients sont dans un vide et se demandent où est le problème.

Dans un communiqué publié par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, le gouvernement fédéral dit attendre des précisions du gouvernement du Japon pour s’assurer que le processus d’adoption respecte les lois japonaises.

Selon le communiqué, le ministère dit étudier le dossier, mais ne pas pouvoir «compléter le processus dans les cas où l’adoption doit être complétée au Canada et où le transfert de la garde n’est pas confirmé par un ordre du tribunal».

Le ministère dit comprendre la situation difficile dans laquelle se trouvent les parents, mais qu’il doit respecter les lois internationales et les lois canadiennes conçues dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Pour Ryan Hoag, cette histoire de visa est «une tragédie».

Son épouse, Wiyani Prayetno, et lui sont arrivés au Japon au début du mois de mai pour rencontrer leur petite fille.

«Je l’ai prise dans mes bras, ma femme l’a prise dans ses bras, on s’est tous serrés et on s’est senti comme une famille unie», raconte-t-il.

Ils ont rapidement transmis les informations concernant l’enfant à l’ambassade canadienne et s’attendaient à obtenir un visa en quelques semaines. Ils ont plutôt reçu un courriel disant que l’octroi de visas pour des enfants adoptés au Japon était suspendu.

Début juin, Ryan Hoag a dû rentrer au Canada pour travailler et laisser sa femme et sa fille derrière lui.

«Je manque toutes les premières expériences de sa vie. Je veux arrêter de manquer tous ces moments», plaide le nouveau papa qui s’ennuie des «belles fossettes» du bébé.

Les délais causent évidemment de graves inquiétudes financières aux familles qui ont déjà investi beaucoup d’argent dans le processus d’adoption.

Ne voyant pas la lumière au bout du tunnel, les familles craignent aussi l’échéance de leur visa de tourisme au Japon d’une durée de 90 jours.

L’avocat Alex Stojicevic martèle que chacune des cinq familles a suivi le processus légal à la lettre et que le gouvernement canadien a un devoir de diligence envers elles.

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