PLQ: Gertrude Bourdon serait ministre de la Santé
QUÉBEC — Après une semaine de tractations, la candidate vedette libérale dans Jean-Lesage, Gertrude Bourdon, a fait son entrée en politique vendredi sur une série de démentis.
Ses discussions avec les trois grands partis ont été déballées au grand jour, ses présumées conditions aussi, mais c’est finalement le Parti libéral (PLQ) qui l’a recrutée en lui promettant le ministère de la Santé, tandis que Gaétan Barrette atterrira au Conseil du trésor, si Philippe Couillard forme le prochain gouvernement.
Présentée en grande pompe en conférence de presse vendredi à Québec, l’ex-présidente du CHU-Québec-Université Laval a rejeté l’étiquette d’opportuniste et affirmé plutôt qu’elle agissait conformément à ses «valeurs solides».
«J’aime magasiner, mais quand je magasine, je me rends au magasin, quand le magasin vient à ma porte, j’appelle ça être sollicitée», a-t-elle répondu concernant ses discussions avec la CAQ qui ont achoppé, alors que la CAQ avait déjà annoncé sa candidature.
On a rapporté qu’elle demandait à la CAQ une hausse de 8 pour cent du budget en santé et de ne pas rouvrir l’entente avec les médecins spécialistes.
«On discute, ce sont des discussions privées. (…) Je n’étais pas en négociations.»
La députée péquiste Agnès Maltais a rapporté que Mme Bourdon lui avait indiqué que son parti était le Parti québécois.
Or Mme Bourdon a répliqué qu’elle était fédéraliste, avait voté non aux référendums, et elle a nié «absolument» les propos de Mme Maltais.
Elle a toutefois ajouté qu’elle avait «un très grand respect pour Mme Maltais».
On a rapporté aussi qu’elle avait dit qu’elle ne ferait pas le saut au PLQ. «Je n’ai jamais dit ça», a-t-elle aussi démenti.
Le chef libéral Philippe Couillard a défendu sa nouvelle protégée en laissant entendre que les réactions de ses adversaires, leur salissage, ne font que prouver qu’ils sont déçus et envieux de ne pas l’avoir recrutée.
«Ce sont des gens qui ont désespérément tenté de recruter Mme Bourdon et ils ont échoué, d’ailleurs ils devraient se demander pourquoi ils ont échoué.»
Le chef péquiste Jean-François Lisée n’a pas tardé à réagir. D’abord il a affirmé qu’il faisait confiance à sa collègue Mme Maltais et croyait en sa version.
Aussi, il a trouvé terriblement présomptueux que son adversaire libéral compose son conseil des ministres, de même que le chef caquiste François Legault, avant même que les Québécois n’aient choisi qui ils décideront d’élire.
«M. Couillard a l’air d’avoir décidé pour les gens de Jean-Lesage (…). Un Québécois sur deux dit (dans les sondages) qu’il n’a pas encore pris sa décision, mais il voit que (les libéraux) ont l’air d’avoir pris leur décision pour moi. Être tenu pour acquis, les Québécois n’aiment pas ça.»