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ALÉNA: Couillard modifie son horaire

Quebec Liberal Leader Philippe Couillard speaks to reporters while visiting an auxiliary nursing school, Thursday, August 30, 2018 in Saint-Georges Que. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

LAC-MÉGANTIC, Qc — Après avoir affirmé le contraire, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, a finalement modifié son horaire afin de faire front commun pour la gestion de l’offre, vendredi, dans le cadre d’un événement multipartite qui se déroulera dans les bureaux de l’Union des producteurs agricoles (UPA), à Longueuil.

Pourtant, jeudi après-midi, au terme d’une conférence téléphonique avec ses homologues des autres provinces et le premier ministre fédéral Justin Trudeau visant à faire le point sur le sprint de négociations entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), M. Couillard avait affirmé, en point de presse, à Lac-Mégantic, qu’il n’allait pas participer à un événement public du genre.

Le chef libéral sera finalement sur place, aux côtés du chef du Parti québécois Jean-François Lisée et de la porte-parole de Québec solidaire Manon Massé. Des représentants de la Coalition avenir Québec (CAQ) devraient être sur place, puisque le leader caquiste François Legault se trouvait à Saguenay, jeudi soir.

Au terme de sa conférence téléphonique, le chef du PLQ et premier ministre s’était montré peu loquace.

Aux journalistes qui lui demandaient s’il était encouragé ou découragé, le chef du PLQ n’a pas voulu ajouter d’autres commentaires, ou fermer la porte à d’éventuelles concessions sur la gestion de l’offre, qu’il défend vigoureusement sur toutes les tribunes depuis le début de la campagne électorale.

«Nous nous sommes mis d’accord quant au silence total des détails des conversations», a dit M. Couillard, après l’appel.

Des informations laissent entendre que le Canada serait disposé à faire des concessions à certaines demandes des États-Unis sur son secteur laitier, qui est protégé, afin de conserver le mécanisme de résolution des différends dans une nouvelle mouture de l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Or, M. Couillard a répété qu’il n’accepterait aucune concession sur le système régissant la production de lait, d’oeufs et de volaille.

«M. Trudeau ne m’a jamais indiqué qu’il allait abandonner la gestion de l’offre», a dit le chef libéral, du bout des lèvres, se contentant de dire que les préoccupations et positions du Québec étaient «connues».

La veille, à Rivière-du-Loup, il avait affirmé n’avoir reçu aucun signal laissant entendre qu’Ottawa s’apprêtait à faire un «compromis» sur la gestion de l’offre.

Des brèches auraient de graves conséquences politiques, avait affirmé le chef libéral la veille, allant même jusqu’à répondre «Just watch me», lorsqu’on lui avait demandé jusqu’où il serait prêt à aller, en évoquant la déclaration de l’ex-premier ministre fédéral Pierre Elliott Trudeau pendant la crise d’octobre 1970 au Québec.

Le Québec, responsable d’environ la moitié de la production laitière au pays, n’est pas la seule province à réclamer le maintien de la gestion de l’offre, a assuré M. Couillard.

De passage à Sainte-Anne-de-Beaupré, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a dit espérer que le chef libéral ne «cédera pas» devant son homologue au fédéral, mais il doute de sa capacité à «se tenir debout».

«Est-ce que M. Couillard réussit ou non à se faire respecter par Justin Trudeau? Je pense qu’on a le droit de poser la question», a-t-il dit avant d’esquisser une réponse à sa propre question.

Pour sa part, à Montréal, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, a dit qu’il était acceptable que le contenu de la discussion à laquelle a participé son rival libéral demeure confidentiel. Il est toutefois inacceptable que M. Couillard refuse de dire sur quoi il refusera de céder, a-t-il ajouté.

M. Couillard a dit avoir reçu dans les «dernières heures» la proposition de déclaration commune envoyée par son rival du PQ, sans toutefois avoir signé le document, puisque cela n’était pas «urgent».

Le chef du PQ s’est étonné, affirmant que l’équipe libérale avait le document depuis mardi. À son avis, il n’y a aucune raison qu’il ne soit pas signé.

«Le signal qu’il faut envoyer aux négociateurs, c’est « voici les lignes rouges, on vous les indique clairement »», a dit M. Lisée.

— Avec des informations de Vicky Fragasso-Marquis et Mélanie Marquis

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