Qui dirige la CAQ? demande Couillard
MONTRÉAL — «Qui est le chef de la CAQ», de François Legault ou son candidat Christian Dubé? a demandé Philippe Couillard mercredi.
Dans une conférence de presse à Sherbrooke, le chef libéral laisse entendre que le «double discours» ne pourra pas tenir longtemps et qu’il faudra savoir lequel des deux supplantera l’autre avec ses positions.
M. Couillard a quant à lui assuré que sa propre formation n’est pas le parti d’un seul homme, pas plus lui que le président de sa campagne, l’homme d’affaires Alexandre Taillefer.
Le chef du PLQ reproche à son adversaire caquiste et à sa recrue vedette, M. Dubé, de ne pas être au diapason sur nombre de dossiers.
Selon M. Couillard, il y a «contradiction totale» sur les questions de l’indépendance de la Caisse de dépôt et placement, sur sa politique d’investissement, sur la cimenterie de Port-Daniel en Gaspésie, ainsi que sur la vente de Rona à des intérêts étrangers.
«Il y a une question qui devient rapidement évidente, il y a un double discours, a dit M. Couillard. Et s’il n’y a pas de double discours, il va falloir clarifier qui est le chef de la CAQ. Soit M. Legault va s’adapter aux positions de M. Dubé, soit l’inverse. Alors un des deux va devenir le chef effectif du parti.»
Il a ajouté que les positions sont «tellement éloignées» les unes des autres qu’il ne peut dire qui dirige la CAQ aujourd’hui.
Rappelons que M. Dubé a quitté son siège de député caquiste de Lévis en 2014 pour accepter un poste de haute direction à la Caisse de dépôt et placement, mais a annoncé un retour au bercail, cette semaine, comme candidat de la CAQ dans La Prairie.
Couillard ou Taillefer?
Mais l’enjeu de la direction de la campagne s’est aussi posé à M. Couillard. Le chef libéral se targue de mener une «campagne positive», mais la CAQ accuse le PLQ d’avoir autorisé d’autres candidats à faire des opérations de salissage visant François Legault et les caquistes.
Qui a commandé ces sorties? Alexandre Taillefer? «Non», a répondu le chef du PLQ.
Le chef décide ou le président de campagne décide? «Le chef est important, et on est une équipe nous», a riposté M. Couillard, répétant un reproche qu’il adresse souvent à la CAQ, le «parti d’un seul homme» selon lui.
«On a une équipe assez vaste qui, non seulement dans l’autobus (de campagne), à Québec et à Montréal, participe à la planification de la campagne.»
Et la santé?
Après l’annonce de mesures fiscales pour avantager les aînés en matinée à Sherbrooke, la caravane libérale s’est dirigée vers Montréal, mais M. Couillard n’a pas fait campagne pour le reste de la journée.
Il a été impossible d’en savoir plus sur ses activités, à part des préparatifs en vue d’une rencontre avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) jeudi en matinée.
«Ce n’est pas de vos affaires», a répondu M. Couillard aux questions insistantes des journalistes.
Ce n’est pas la première fois que la campagne libérale fait relâche pour un après-midi. Le chef libéral a assuré toutefois qu’il pouvait tenir le rythme et qu’il ne regrettait pas d’avoir déclenché une campagne plus longue, de 39 jours plutôt que 33.
«Je suis en pleine forme», a-t-il indiqué.