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Main-d’oeuvre: Le PLQ promet 135M$ sur cinq ans

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les trois principaux partis ont croisé le fer sur les seuils d’immigration, lundi, après que le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, eut suggéré que l’enjeu constituait la principale question de l’élection du 1er octobre.

Le leader libéral, dont le gouvernement avait évoqué 60 000 nouveaux arrivants en 2016, a parlé lundi d’une augmentation «éventuelle» des seuils, mais il n’a pas ouvert davantage son jeu.

En conférence de presse, M. Couillard n’a toutefois pas raté l’occasion d’écorcher la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ), en estimant que c’est sur ce thème que les électeurs devront se prononcer.

«La principale question, « the ballot question », c’est: est-ce qu’avec le problème important de pénurie de main-d’oeuvre que l’on connaît, est-ce qu’il est approprié de proposer de réduire le nombre de travailleurs qui viennent de l’étranger?», a demandé M. Couillard, dans une entreprise de Québec.

En dévoilant une nouvelle mesure concernant la rareté de la main-d’oeuvre, le chef du PLQ a estimé que les difficultés de recrutement constituaient un enjeu de «survie économique pour le Québec» qui peut notamment être réglé grâce à l’immigration.

Ce thème est au coeur d’échanges corsés entre les partis, alors que M. Couillard s’en prend aux caquistes et aux péquistes, qui veulent respectivement limiter à 40 000 et à entre 35 000 et 40 000 le nombre de nouveaux arrivants au Québec.

Le nombre de personnes admises au Québec a été d’un peu moins de 52 400 en 2017.

Alors que les intentions de la CAQ et du PQ sont précises sur ce point, M. Couillard a estimé qu’il s’agissait du «mauvais débat» que de parler du plan de son parti en la matière.

«Éventuellement, j’ai dit bien sûr qu’il sera probablement nécessaire d’augmenter le nombre (d’immigrants), mais de façon planifiée et soumise au débat démocratique, a-t-il dit. Et chaque fois, cela devra l’être en relation avec les moyens déployés pour l’intégration et la francisation».

En 2016, après avoir proposé le scénario de 60 000 nouveaux arrivants, Québec avait changé son fusil d’épaule pour abaisser la cible.

Selon M. Couillard, les propositions de ses adversaires pourraient mettre un «cercle noir» autour du Québec.

«(Les gens diront) voilà un endroit où l’on n’est pas accueillant, où l’on ferme des portes alors que partout les gens sont en concurrence pour les talents dans le monde», a lancé M. Couillard.

En point de presse à Delson, en banlieue sud de Montréal, le chef caquiste, François Legault, a répliqué, en reprochant à M. Couillard d’essayer «d’inventer une question de l’urne» et que l’élection portait plutôt sur les quatre dernières années du gouvernement libéral.

«M. Couillard, à chaque fois qu’on parle d’immigration, on dirait qu’il n’est pas capable d’en parler sereinement, a-t-il dit. C’est un sujet très sensible pour lui.»

Pour sa part, le chef du PQ, Jean-François Lisée, a estimé que son adversaire libéral avait le don de «dramatiser des débats qui sont légitimes».

Il a également souligné que M. Couillard refusait toujours de dévoiler sa cible du seuil d’immigration.

«Ça, c’est un énorme progrès!, a lancé M. Lisée. C’est un progrès du bon sens! Parce que la dernière fois, il avait dit que si on n’était pas d’accord avec 60 000, on soufflait sur les braises de l’intolérance.»

Sur plusieurs tribunes, le chef du PLQ affirme que de nombreux entrepreneurs et propriétaires d’entreprises lui répètent qu’ils ont de la difficulté à recruter de la main-d’oeuvre.

Pourtant, une étude de la Banque de développement du Canada publiée la semaine dernière, menée auprès de 1028 entreprises au pays, soulignait que les employeurs demeuraient très réfractaires à embaucher des immigrants.

Si deux employeurs sur cinq ont dit avoir de la difficulté à embaucher dans la dernière année, ceux-ci ont toutefois indiqué qu’ils préféraient engager du personnel moins qualifié ou plus jeune et de le former en entreprises plutôt que de se tourner vers des immigrants.

— Avec les informations de Vicky-Fragasso Marquis et Mélanie Marquis

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