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La caravane caquiste s'ébranle pour une grande tournée

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz/La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WAKEFIELD, Qc — Le chef caquiste François Legault entame une virée des régions du Québec pour tenter de ravir un maximum de circonscriptions au scrutin du 1er octobre.

Le dirigeant de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui avait considérablement ralenti la cadence au cours de la dernière semaine, passe à la vitesse supérieure.

Sa caravane doit visiter ces prochains jours les régions de l’Abitibi, du Nord-du-Québec et du Saguenay, entre autres.

«Je suis confiant que la CAQ va faire des grandes percées dans toutes les régions du Québec, donc je vais aller les visiter», a-t-il lancé en mêlée de presse à Gatineau, en Outaouais.

L’horaire caquiste a été revu au courant de la journée de dimanche. Il était prévu que les autocars de campagne se rendent notamment dans les régions de la Mauricie et de la Capitale-Nationale.

Le chef a nié les avoir fait passer à la trappe parce qu’il tient les électeurs de circonscriptions pour acquis.

«Pas du tout, il reste encore huit jours (…) Là, ce que je sens, c’est qu’il y a un appel des régions pour avoir un gouvernement de la CAQ. Il ne fera peut-être pas chaud à certains endroits, mais on va s’amuser», s’est-il enthousiasmé.

Ce changement de cap pourrait avoir un lien avec les premières données colligées sur le vote par anticipation.

Car les stratèges caquistes ont été en mesure de traquer plus étroitement la proverbiale «sortie du vote» grâce à leur «Coaliste», une application internet à 1 million $ qui centralise les informations sur les électeurs.

«Avec la « Coaliste », on est capable de voir chaque personne qui va voter, si c’est un sympathisant, si c’est quelqu’un qui a été « pointé », adversaire, indécis ou pas « pointé »», a noté François Legault plus tôt dans un autre secteur de Gatineau.

«Au cours de la journée, je parle avec notre directrice générale Brigitte Legault, et on est capable de suivre d’heure en heure le vote. Et je vous dirais que déjà, après quelques heures, ça va bien», a-t-il assuré.

Le chef de la CAQ a du même souffle lancé quelques heures plus tôt un appel aux électeurs du Québec, alors que le vote par anticipation se mettait véritablement en branle.

Et ce faisant, il a de nouveau écarté l’idée de former une coalition avec un autre parti. «Il est hors de question de faire une entente avec qui que ce soit», a-t-il tranché.

Pas question, donc, de recruter Manon Massé au sein d’un éventuel gouvernement caquiste, et ce, même si François Legault prêterait l’oreille aux propositions de la coporte-parole de Québec solidaire en matière de lutte aux changements climatiques.

«Si Manon Massé a de bonnes idées et si je suis premier ministre du Québec, je vais les écouter ces idées-là», a-t-il souligné.

Il a fourni cette précision après que le chef péquiste Jean-François Lisée eut éventé samedi, dans une soirée militante, les propos tenus par son rival caquiste sur le plateau de «Tout le monde en parle», alors que l’émission n’a pas encore été diffusée.

Il a ainsi brisé l’embargo que tout invité s’engage à respecter en accordant une entrevue à l’animateur Guy A. Lepage. Celui-ci a d’ailleurs adressé des reproches au leader du PQ sur Twitter.

Le fautif a écrit sur le même réseau social qu’il avait présenté ses excuses à celui qui préside la grand-messe dominicale sur les ondes de Radio-Canada.

Selon François Legault, la sortie de son opposant politique démontre que ce dernier «n’a pas aimé ça» et prouve qu’«au fond, il encourage les gens à être partisans».

Le monopole de la SAQ maintenu?

Par ailleurs, le chef de la CAQ a indiqué qu’il n’écartait pas l’idée de maintenir le monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ).

«Oui, ça pourrait être possible», a-t-il signalé en mêlée de presse à Gatineau, dimanche midi, en réaction à la parution d’un rapport sur l’avenir du modèle de vente de boissons alcoolisées au Québec.

Le leader caquiste veut cependant prendre le temps d’étudier les différentes recommandations contenues dans le volumineux document rendu public vendredi après-midi, et il rappelle qu’il aimerait voir une commission parlementaire se pencher sur la question.

Mais il envisage toujours d’injecter davantage de concurrence dans le commerce des boissons alcoolisées, en réaffirmant son parti pris pour un modèle permettant «à certains importateurs de vendre des produits spécifiques», et ce, même si le rapport prévient que cela ne ferait pas sans risque.

«On veut regarder la possibilité d’ajouter de la concurrence, selon plusieurs scénarios. Il y en a certains qui sont dans le rapport, d’autres qui ne sont pas dedans», a exposé dirigeant de la CAQ en mêlée de presse à Gatineau. Il estime que cela pourrait permettre aux Québécois d’avoir accès à une plus vaste gamme de produits, «à meilleur prix dans certains cas».

Il a cependant insisté sur le fait qu’il n’était «pas question de privatiser la SAQ», et il n’a pu s’empêcher de railler son adversaire libéral Philippe Couillard, qui a lui aussi dit vouloir libéraliser davantage ce commerce: «M. Couillard a encore copié l’idée de la CAQ», a-t-il lancé au micro des journalistes.

Le rapport de la firme PricewaterhouseCoopers avait été commandé par le gouvernement Couillard afin de brosser un tableau des répercussions d’une privatisation de la société d’État. Il relève que «tous les scénarios de privatisation et d’augmentation de la concurrence» présentent une «proposition significative d’impacts négatifs lorsqu’ils sont comparés au statu quo».

Des trois degrés de privatisation analysés, le rapport a conclu qu’aucun scénario n’était favorable à l’heure actuelle. Le volumineux rapport de 98 pages conclut donc que «la prudence est donc de mise avant de procéder avec des changements importants dans le modèle d’affaires de la SAQ».

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