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Les Montréalais pourront fumer un joint en public

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La Ville de Montréal permettra aux citoyens de fumer du cannabis en public tant qu’ils respecteront la loi québécoise: la consommation de marijuana ne sera donc interdite que là où la cigarette est déjà bannie.

La mairesse Valérie Plante a annoncé mercredi que la Ville n’imposera aucune restriction supplémentaire à la consommation de cannabis sur son territoire, contrairement à de nombreuses autres municipalités — notamment Québec —, qui ont décidé d’interdire la marijuana, comme l’alcool, dans tous les lieux publics.

À Montréal, il sera ainsi interdit de consommer du cannabis dans les lieux où la consommation du tabac est interdite «ainsi que dans d’autres lieux spécifiques comme les abribus et les aires extérieures utilisées pour l’attente d’un moyen de transport collectif, et les terrains d’un établissement d’enseignement postsecondaire».

Le gouvernement libéral sortant de Philippe Couillard avait adopté en juin dernier une loi relativement stricte, interdisant notamment la vente entre particuliers et la culture de cannabis à domicile. Elle interdisait aussi la consommation de marijuana là où l’usage du tabac est déjà interdit par la loi québécoise.

Le premier ministre désigné, François Legault, a promis en campagne électorale d’adopter une loi plus sévère encore, qui interdirait la consommation partout en public, et dans toutes les municipalités du Québec.

La mairesse Plante a indiqué mercredi que son administration attendra les éventuelles modifications que souhaite apporter le nouveau gouvernement Legault, et qu’elle fera alors «connaître les préoccupations des Montréalais».

À Québec, l’administration du maire Régis Labeaume souhaite plutôt interdire la consommation de cannabis dans tous les endroits publics de son territoire, au même titre que la consommation d’alcool. Le projet de règlement, déposé la semaine dernière, prévoit aussi la création d’un comité de suivi qui devra consulter la population et proposer des recommandations aux autorités d’ici un an. Des assouplissements ou des changements à la réglementation pourraient alors être apportés, mais le maire Labeaume soutient qu’il vaut mieux aborder cette nouvelle réalité de façon «conservatrice».

La fumée secondaire

À Montréal, la directrice régionale de la santé publique, Mylène Drouin, a expliqué mercredi que «l’interdiction dans tous les lieux publics extérieurs risque de confiner les consommateurs dans les lieux privés intérieurs, où la concentration de fumée secondaire pourrait avoir des effets néfastes sur la santé des occupants». La mairesse Plante a d’ailleurs rappelé que 60 pour cent des Montréalais sont locataires.

D’autre part, «la Ville veut aussi continuer à travailler en étroite collaboration avec le comité d’experts, la Direction régionale de santé publique, le Service de police et le milieu communautaire sur le plan de la prévention et de la promotion des saines habitudes de vie», a précisé Rosannie Filato, membre du comité exécutif de Montréal. «Notre action ciblera particulièrement les jeunes de 12-18 ans et les personnes vulnérables.»

La mairesse Plante n’a pas manqué de souligner que «cette nouvelle réalité (…) demeure tributaire d’une décision du gouvernement fédéral», qui légalisera la consommation de cannabis à compter de mercredi prochain. «Cette situation est nouvelle pour tous et toutes, et comme mairesse, je partage les préoccupations des citoyens et des citoyennes (…) Cette nouvelle réalité implique pour tous une adaptation, et nous apprendrons collectivement à nous y ajuster.»

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