37 postes de sociothérapeute abolis à l’Institut Philippe-Pinel
MONTRÉAL — L’Institut Philippe-Pinel abolira finalement 37 postes de sociothérapeute — des professionnels voués à la rééducation et à la réadaptation des patients de l’établissement.
Le syndicat qui représente 700 employés de l’établissement, dont 200 sociothérapeutes, avait sonné l’alarme, la semaine dernière, parce qu’il appréhendait de telles réductions d’effectifs. Et la section locale 2960 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, en a eu la confirmation jeudi en fin de journée.
Dans les faits, le nombre de sociothérapeutes passera de trois à deux par unité, la semaine. Les week-ends, il n’y aura qu’un sociothérapeute par unité au lieu de deux. En revanche, il y aura davantage d’infirmières et d’agents d’intervention.
«Toutes les structures de poste partout ailleurs dans l’institut sont augmentées. On réduit 37 postes de sociothérapeutes et on augmente 37 postes d’agent d’intervention. Donc, c’est vraiment la rééducation et la réadaptation qui sont mises à mal. Et on remplace ça par des gens qui assurent la sécurité — chose qui est importante, mais qui ne peut pas remplacer tout l’aspect que les éducateurs et les sociothérapeutes font», a déploré le président du syndicat, Sylvain Lemieux, au cours d’une entrevue vendredi.
Ce sont ces agents d’intervention qui ont pour fonction d’assurer la sécurité, d’appliquer des contentions, par exemple, et d’intervenir de façon plus physique auprès des patients.
Pour ce qui est de l’augmentation du nombre d’infirmières, M. Lemieux s’en dit satisfait, car cela était requis
Pour améliorer les soins, affirme la direction
La semaine dernière, la direction de Pinel avait expliqué qu’elle voulait ainsi mieux recentrer sa mission, faire une «consolidation».
Elle disait qu’elle avait même embauché plusieurs ressources «dans un objectif bien précis d’amélioration des soins et des services offerts aux patients», tout en tenant compte des aspects de sécurité, tant pour les patients que pour les employés et les citoyens.
Elle disait aussi comprendre l’inquiétude chez son personnel, à cause du changement, mais assurait qu’elle a mis tout en oeuvre «pour que tout soit mis en place le mieux possible, le plus rapidement possible», grâce à des «mesures d’atténuation».
M. Lemieux dit n’y rien comprendre, d’autant plus que cette réduction du nombre de sociothérapeutes survient alors qu’une injection de 12 millions $ a été faite dans l’établissement, qui dispense des soins en santé mentale aux personnes violentes, agressives, qui ont commis des actes criminels.
Les changements prévus pour les sociothérapeutes devraient voir le jour vers le mois d’avril 2019.
Selon M. Lemieux, ce plan de la direction n’est pas dénoncé seulement par son syndicat, mais aussi par des médecins.
Quant aux 37 postes de sociothérapeutes, il précise que 14 postes étaient déjà vacants depuis plusieurs mois, puisque l’employeur n’avait pas affiché les postes, même si des travailleurs effectuaient ces tâches. Les 23 autres postes seront aussi abolis, mais les titulaires seront réaffectés dans des équipes volantes ou pour exécuter des contrats de services avec d’autres établissements, a expliqué M. Lemieux.
Le SCFP espère que la nouvelle ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, changera de cap.