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Beaucoup d’argent dépensé dans les salons de jeux

Mike Groll / The Associated Press Photo: Mike Groll

MONTRÉAL — Plus de 3000$. Voilà la somme annuelle moyenne dépensée par les joueurs ayant fréquenté l’un des deux salons de jeux de Loto-Québec en 2018, selon une étude sur les jeux de hasard et d’argent au Québec, dévoilée jeudi par la Direction régionale de santé publique de Montréal.

Cette somme — qui s’élève plus précisément à 3113$ — est beaucoup plus élevée que les dépenses annuelles des joueurs d’appareils de loterie vidéo pendant la même période, qui s’élèvent à 2053$. Les Québécois qui s’adonnent à la simple loterie, quant à eux, ont révélé des dépenses annuelles moyennes de 222$.

Il existe actuellement deux salons de jeu au Québec: un dans la capitale provinciale et un autre à Trois-Rivières. Souvent décrits comme des «mini-casinos», ces endroits proposent notamment des machines à sous, des appareils de loterie vidéo et des jeux électroniques comme la roulette, le Black Jack et le Keno.

L’auteur principal de l’étude et chercheur à la Direction régionale de santé publique de Montréal, Jean-François Biron, explique que lors de leur ouverture en 2007, les salons de jeux offraient des mesures de prévention qui ne sont plus en place aujourd’hui.

«Par exemple, une carte à puce où les gens pouvaient se donner une limite de temps et une limite d’argent, et quand cette limite-là était dépassée, ils devaient retourner remplir la carte. Donc c’était comme un frein aux excès», explique-t-il, ajoutant qu’on ne pouvait pas non plus servir d’alcool dans ces salons, à leur ouverture.

M. Biron note également que le type de jeux offerts dans ces salons — largement des appareils de loterie vidéo et des machines à sous — est l’un des facteurs expliquant le montant élevé moyen qui y est dépensé annuellement.

«Évidemment, on a des jeux qui sont en continu. Les jeux en continu, c’est les jeux sans fin. Ce n’est pas comme acheter un billet de loterie où il y a un tirage, c’est une partie toutes les quatre secondes», illustre-t-il.

Inquiétude face au jeu en ligne
L’étude, réalisée par sondage téléphonique ou en ligne auprès de 10 005 répondants entre le 29 novembre 2017 et le 15 mars 2018, indique par ailleurs que 65,6% des adultes québécois se sont adonnés à une forme ou l’autre des jeux de hasard et d’argent en 2018, un pourcentage somme toute comparable à celui observé en 2012.

Elle conclut cependant que la pratique des jeux de hasard et d’argent en ligne a connu une hausse au Québec. Alors que la prévalence de cette forme de jeu était estimée à 1,5% dans une étude parue en 2012, elle est chiffrée à 5,2% dans l’étude actuelle.

«Si on compare avec 2012, l’offre de jeux légale de Loto-Québec a changé, souligne M. Biron. À l’époque il n’était pas possible d’acheter des billets de loterie en ligne, il n’était pas possible de faire des paris sportifs en ligne, il n’y avait pas de Bingo en ligne et, évidemment, l’offre de machines à sous et tout ça a beaucoup augmenté.»

M. Biron estime qu’une réflexion collective serait de mise, à la lumière de ces données, afin de déterminer ce qui est acceptable comme promotion, comme publicité et comme stratégie de marketing relativement au jeu en ligne.

Loto-Québec a indiqué à La Presse canadienne qu’elle allait prendre connaissance des données de l’étude, mais qu’elle n’accorderait pas d’entrevue à ce sujet.

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