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Ben Salmane complique les plans du Canada au G20

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne

OTTAWA — Les organisations de défense des droits de la personne et les experts de la politique étrangère vont suivre de près le sommet du G20 en Argentine cette semaine, alors que la présence du prince héritier d’Arabie saoudite vient compliquer les plans des leaders mondiaux, dont celui du premier ministre Justin Trudeau.

Alex Neve, secrétaire général d’Amnistie internationale Canada, affirme qu’il est essentiel pour le Canada de trouver des alliés parmi les autres pays représentés à Buenos Aires afin de contrecarrer les efforts du prince héritier Mohammed ben Salmane pour faire taire les inquiétudes mondiales suscitées par l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Bessma Momani, chercheuse principale au Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale, soutient que le Canada devrait se tenir loin du prince héritier saoudien pendant le sommet.

Selon elle, Mohammed ben Salman sera en mission pour démontrer qu’il tient les commandes et il voudra être vu avec tous les dirigeants prêts à lui accorder du temps.

Les représentants du Canada ont l’intention d’aborder le sujet du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au cours du G20.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui participera au sommet, a déclaré que le Canada ne considérait pas du tout le dossier clos, mais elle n’a pas précisé si une rencontre directe avec les représentants de l’Arabie saoudite était prévue.

Anne Sainte-Marie, responsable des communications d’Amnistie internationale pour le Canada francophone, réclame que «les États qui se disent démocratiques cessent de fermer les yeux sur le bilan sinistre de l’Arabie saoudite» en matière de droits de la personne.

Comme son collègue Alex Neve, Mme Sainte-Marie estime qu’une alliance de plusieurs pays membres du G20 pourrait avoir du poids sur les Saoudiens et leur rappeler les engagements auxquels ils sont assujettis par des traités internationaux et leur présence au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

«(L’Arabie saoudite) s’est engagée à respecter un certain nombre de droits fondamentaux y compris le droit à la vie, le droit à la liberté d’expression, le droit de ne pas être torturé, tous des droits qui sont actuellement bafoués», énumère la porte-parole d’Amnistie internationale.

Si des violations des droits fondamentaux étaient déjà commises avant l’arrivée aux commandes du prince héritier Ben Salmane, elles se sont aggravées depuis, affirme-t-elle.

«La situation est grave et elle est grave parce que, pendant des années, des pays comme le Canada ont fermé les yeux sur la situation en Arabie saoudite», dénonce Anne Sainte-Marie.

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