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Cinq choses à savoir dans l'affaire Huawei

Vincent Yu / The Associated Press Photo: Vincent Yu
Rédaction - The Associated Press

La Chine demande au Canada de libérer une dirigeante de Huawei Technologies arrêtée pour une possible extradition aux États-Unis.

La directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, a été arrêtée samedi à Vancouver. Le journal Globe and Mail, citant des sources au sein des forces de l’ordre, rapporte qu’elle est soupçonnée d’avoir essayé de contourner les restrictions américaines en matière de commerce avec l’Iran.

Voici quelques faits saillants sur le fournisseur d’équipements de télécommunications à la croissance rapide.

QU’EST-CE QUE HUAWEI?

La société privée, basée dans le pôle technologique de Shenzhen, près de Hong Kong, dans le sud de la Chine, est le plus grand fournisseur mondial de matériel de réseau utilisé par les entreprises de téléphonie et internet. Huawei a récemment dépassé Apple en tant que deuxième fabricant de téléphones cellulaires, derrière le géant sud-coréen Samsung. Fondée en 1987 par un ancien ingénieur militaire, Ren Zhengfei, le père de Meng, la compagnie compte 170 000 employés dans le monde et affirme avoir des activités dans plusieurs de 170 pays.

POURQUOI LA COMPAGNIE FAIT-ELLE PARLER D’ELLE?

Des responsables canadiens indiquent que Mme Meng pourrait être extradée vers les États-Unis. Le département américain de la Justice a refusé de commenter. Le journal Globe and Mail a cité des sources policières affirmant qu’elle était soupçonnée d’essayer d’échapper aux restrictions américaines sur le commerce avec l’Iran. Huawei a déclaré que les États-Unis avaient demandé l’arrestation de Mme Meng et que la compagnie n’était au courant d’aucun acte répréhensible. La société affirme respecter toutes les lois et règles en vigueur.

LES AFFAIRES IRANIENNES DE HUAWEI

Les affaires de Huawei en Iran ont augmenté après le retrait des entreprises occidentales pour protester contre la répression contre les manifestants en 2009. Mais l’entreprise a déclaré fin 2011 qu’elle limitait son activité et qu’elle ne cherchait plus de nouveaux clients là-bas en raison d’une «situation de plus en plus complexe». En avril, la Chine a appelé les États-Unis à ne pas nuire à la confiance des entreprises après que le Wall Street Journal eut annoncé que Washington enquêtait sur le fait que Huawei avait violé les sanctions imposées à l’Iran. Le rapport n’a pas dit de quoi Huawei pourrait être soupçonné.

HUAWEI ET ZTE

Huawei et ZTE ont tous deux eu des problèmes avec les États-Unis et d’autres gouvernements à propos de leurs relations avec l’Iran et des craintes que leur équipement ne soit utilisé à des fins d’espionnage. ZTE a failli faire faillite cette année lorsque Washington lui a interdit d’acheter de la technologie américaine en raison de ses exportations vers la Corée du Nord et l’Iran. Le président Donald Trump a rétabli l’accès après que ZTE eut accepté de payer une amende d’un milliard de dollars, de remplacer son équipe de direction et d’intégrer une équipe de conformité choisie par les États-Unis dans l’entreprise. Huawei semble bien plus forte commercialement que ZTE, avec le plus gros budget de recherche et développement de toutes les entreprises chinoises et un vaste portefeuille de brevets, ce qui la rend moins dépendante des fournisseurs américains.

ET MAINTENANT?

On ne sait pas exactement à quelles accusations Mme Meng pourrait faire face si elle était extradée vers les États-Unis. Des préoccupations liées à la sécurité ont entravé les activités de Huawei aux États-Unis, les acquisitions ayant été rejetées et les sociétés mises en garde de ne pas acheter de matériel réseau auprès de Huawei ou de ZTE. Cela signifie que les États-Unis ont moins d’influence auprès de Huawei que de ZTE et certaines autres sociétés chinoises. Mais la société ressent probablement de la pression alors que les autres gouvernements répondent aux appels lancés par les États-Unis pour limiter l’accès de Huawei à leurs réseaux de télécommunication et aux technologies stratégiques. Les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont interdit l’utilisation de la technologie de Huawei lors du déploiement des prochains réseaux 5G, pour des raisons de sécurité nationale.

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