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Environnement: le Québec doit se démarquer à l’international, dit l’opposition

Sergei Grits / The Associated Press Photo: Sergei Grits/The Associated Press

QUÉBEC — L’opposition demande au gouvernement Legault de relancer la «diplomatie verte» du Québec sur l’échiquier international.

Autant pour le Parti libéral (PLQ) que pour Québec solidaire (QS), le Québec ne joue pas son rôle au grand sommet annuel des Nations unies (ONU) sur les changements climatiques, la COP24, qui se déroule actuellement à Katowice, en Pologne.

Le PLQ n’a pas encore vu d’«actions claires» et de moyens financiers démontrant que la Coalition avenir Québec (CAQ) poursuivra la «diplomatie verte», une orientation pourtant bien établie de la politique internationale du Québec.

«Statu quo»
«On ne joue pas le rôle de leader que le Québec peut jouer» à la COP24, a pour sa part déclaré la députée QS de Mercier, Ruba Ghazal, en entrevue avec La Presse canadienne mardi après-midi depuis Katowice.

La députée se désole que la ministre de l’Environnement, MarieChantal Chassé, se contente de mettre en valeur le système d’échange de droits d’émission du Québec, comme la bourse du carbone, sans prendre de nouveaux engagements.

«C’est un peu statu quo», a commenté la députée QS.

Le Québec s’était pourtant démarqué au cours des dernières années à l’international pour son effort de premier plan parmi les États fédérés dans la lutte aux changements climatiques, une responsabilité qu’ont assumée activement les premiers ministres Jean Charest et Philippe Couillard.

Or, le premier ministre François Legault a fait fi de la pression de l’opposition et de Greenpeace en décidant de ne pas aller au sommet de Katowice. En outre, son gouvernement a été très critiqué pour son absence de programme en environnement.

«Jusqu’à maintenant, on n’a pas encore vu d’actions claires» pour que le Québec reprenne un rôle de chef de file en «diplomatie verte», a déploré le député libéral Moncef Derraji, qui a été envoyé pour représenter le PLQ à Katowice.

«Cela aurait été génial que M. Legault soit à la COP, pour s’imprégner, rencontrer différents acteurs, des délégations, l’industrie des énergies renouvelables», a dit Mme Ghazal.

En entrevue avec La Presse canadienne, M. Derraji a souligné qu’il a pris part à des ateliers à la COP24 qui ont salué le rôle de meneur du Québec et sa bourse du carbone, reconnue comme «un modèle» sur la scène internationale.

Toutefois, le député de Nelligan attend encore un plan clair avec des engagements fermes du gouvernement Legault. Selon M. Derraji, le gouvernement Legault «n’a plus le choix et doit agir», en raison de l’urgence climatique dont ont fait état plusieurs rapports scientifiques dans les derniers mois.

Les entreprises québécoises sont bien présentes à Katowice avec bon nombre de solutions technologiques exportables qui intéressent d’autres pays, a témoigné M. Derraji, qui a déjà lui-même mené des délégations d’entreprises à des COP.

«Tout ce qu’on fait en économie verte au Québec peut nous aider à l’international, d’où l’importance de la diplomatie verte», de l’appui du gouvernement du Québec, pour ouvrir des portes, trouver des débouchés, a insisté le député libéral.

Cibles: un «débat logique»
En entrevue à RDI mardi midi, MarieChantal Chassé a laissé entendre qu’il était encore possible d’atteindre la cible de réduction de 20% des gaz à effet de serre (GES) du Québec pour 2020 par rapport au niveau de 1990, alors que M. Legault était pourtant beaucoup plus sceptique.

Le cabinet de Mme Chassé n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue précédant son départ pour le sommet de l’ONU.

«On n’est pas les seuls à mettre l’accent sur les cibles, la plupart des pays se penchent sur cet enjeu, a témoigné M. Derraji. Le débat que nous avons au Québec est un débat qui est logique.»

Le gouvernement Legault doit préparer un «plan de transition le plus tôt possible» pour atteindre les objectifs, à l’instar d’un grand nombre de pays présents à la COP24, a-t-il insisté.

Mme Ghazal a affirmé que le Québec ne peut se vanter de son bilan en GES: il émet peut-être moitié moins d’émissions par habitant que la moyenne du Canada, «un État pétrolier», mais il en émet deux fois plus que la moyenne mondiale.

Enfin, M. Derraji a tenu à souligner qu’il était cohérent et faisait aussi un effort pour la planète. Ainsi, en faisant un paiement à une coopérative québécoise, il a fait planter huit arbres, en vue de compenser pour les GES émis par son déplacement en avion vers la Pologne.

«Le mot d’ordre, c’est: chaque action compte, chaque geste compte et nous sommes tous responsables», a conclu le député en ajoutant qu’un plan du gouvernement est néanmoins important parce que «c’est lui qui donne le ton».

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