Médias sociaux au Québec : une relation «amour-haine»
Une majorité de Québécois perçoit d’un œil négatif l’impact des médias sociaux sur les rapports humains.
Pas moins de 78 % de la population estime que les médias sociaux créent une fausse impression de contact humain selon le deuxième volet du sondage Découvrez le vrai visage du Québec, publié mercredi par Hebdos Québec.
L’enquête, effectuée par Léger-Marketing auprès de 22 000 répondants dans 111 localités de la province, révèle également que près du trois quart des Québécois utilisent les médias sociaux chaque semaine, alors que 32% le font au moins une fois par jour.
«On observe un rapport amour-haine avec les médias sociaux», analyse le directeur général d’Hebdos Québec, Gilber Paquette. Ce dernier soulève que 73% des répondants ont affirmé avoir une dépendance à l’internet. «Il s’agit de la dépendance numéro 1 au Québec. On peut donc déduire que les gens sont dépendants à quelque chose qui ne les rend pas si heureux que ça», explique-t-il.
Néanmoins, une personne sur deux considère que les médias sociaux sont une bonne manière de briser la solitude, 40% des Québécois les jugeant même essentiels pour rester en contact avec les autres. Loin d’entrer en contradiction avec le reste de l’enquête, ce résultat complète selon M. Paquette la proportion de 47% de gens ayant répondu que les médias sociaux modifient de manière négative les rapports entre les personnes.
Parmi les médias sociaux les plus utilisés, Facebook arrive au premier rang avec la faveur de 70 % des internautes québécois.
Pas si mobilisateurs…
D’après les résultats du sondage, l’effet de mobilisation souvent attribué aux médias sociaux ne serait pas aussi marqué qu’on le croit. «On en parle beaucoup, mais peu de gens se disent influencés par ce qui circule sur les réseaux», constate M. Paquette.
Si les 18 à 29 ans affirment à 37% avoir été mobilisés pour une cause par les médias sociaux, le DG d’Hebdos Québec note que ce chiffre est fortement teinté par les manifestations étudiantes du printemps. «Moins d’un cinquième des Québécois reconnaît l’influence des médias sociaux sur leur perception d’une compagnie ou d’un service. Ce chiffre reflète de manière beaucoup plus juste la réalité», nuance-t-il.