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Une année verte

Photo: Archives TC Media

J’aimerais commencer par vous souhaiter une bonne année 2019, en espérant qu’elle sera clémente avec vous. J’espère aussi que le temps des Fêtes n’a pas été trop dur financièrement et émotionnellement. Le temps des Fêtes, c’est les soupers de famille, c’est aussi les discussions pas faciles mais nécessaires.

J’ai remarqué que, cette année, il était plus facile de parler d’environnement et de critiquer le capitalisme sans se faire traiter de grano. On semble collectivement sentir l’urgence d’agir en matière d’environnement, sans nécessairement savoir par où commencer.

J’ai passé presque toute l’année 2018 sur le territoire de mon peuple, en haut du 49e parallèle. J’y ai fait la connaissance d’experts en environnement et j’ai vu des communautés résister malgré ce monde de changements. J’ai vu des gens de ma communauté lancer un cri du cœur pour la protection du territoire. Waswanipi la belle, mais aussi la mal-aimée.

J’y ai appris les histoires de ma famille. Je suis même passée à Miquelon, où mon père a également vécu. Je suis constamment entourée de gens qui aiment profondément Eeyou Istchee et j’apprends beaucoup d’eux. Les changements climatiques sont un sujet de conversation courant dans notre coin de pays.

J’ai remarqué que, cette année, il était plus facile de parler d’environnement et de critiquer le capitalisme sans se faire traiter de grano. On semble collectivement sentir l’urgence d’agir en matière d’environnement, sans nécessairement savoir par où commencer.

Ce sont de simples observations, comme le fait que la neige soit restée au sol avant que les mélèzes perdent leurs aiguilles, ou qu’un trappeur ait vu son pied passer à travers un tunnel de castor malgré toute la neige. Ça ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais pour des gens qui passent beaucoup de temps en forêt, ça a une tout autre signification.

La harde de caribous de la rivière George a baissé de 99 % en une seule année. Mon peuple a donc décidé de chasser uniquement ceux de la rivière aux Feuilles, mais beaucoup n’iront pas chasser cet hiver, car toutes les populations de caribous sont en baisse.

Si j’ai un seul souhait pour 2019, c’est qu’on se soulève et qu’on demande des changements environnementaux draconiens. C’est aussi une cause à laquelle on peut tous se rallier, puisqu’elle concerne chacun d’entre nous. C’est notre responsabilité de rappeler au gouvernement canadien les engagements qu’il a pris en faveur de la lutte contre les changements climatiques.

J’aimerais aussi rappeler que l’UNESCO a décidé de faire de 2019 l’Année internationale des langues autochtones et que beaucoup d’entre elles sont intimement liées au territoire. Je pense qu’ensemble, on peut faire de 2019 une année plus verte.

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