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La condamnation à mort d’un Canadien en Chine est politique, selon Pompeo

Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo Photo: Susan Walsh/AP

TORONTO — Le département d’État américain estime que la condamnation à mort en Chine d’un Canadien pour trafic de drogue a été «motivée par la politique».

Dans un communiqué transmis mercredi, le porte-parole adjoint Robert Palladino indique qu’à l’issue d’un entretien mardi, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, et son homologue canadienne, Chrystia Freeland, ont «exprimé leurs préoccupations concernant les détentions arbitraires et les condamnations à motivation politique de ressortissants canadiens».

Un tribunal chinois a condamné à mort Robert Schellenberg, lundi, lors d’un nouveau procès instruit de façon très soudaine pour une affaire de trafic de métamphétamines.

Mme Freeland et le premier ministre Justin Trudeau se sont entretenus cette semaine avec des dirigeants du monde au sujet de M. Schellenberg et des deux Canadiens arrêtés en Chine en décembre, en représailles apparentes de l’arrestation de Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei.

Le Canada avait arrêté la fille du fondateur de Huawei à Vancouver, plus tôt en décembre, à la demande des États-Unis, qui veulent qu’elle soit extradée pour faire face à des accusations de fraude.

M. Palladino a d’ailleurs indiqué que l’affaire Meng avait aussi été évoquée mardi par M. Pompeo et Mme Freeland.

«Ils ont souligné leur engagement continu à l’égard de la conduite par le Canada d’une procédure judiciaire juste, impartiale et transparente, et d’une demande d’extradition américaine concernant Mme Meng Wanzhou, directrice des finances de Huawei», indique le communiqué du département d’État.

Soutiens diplomatiques

Bruce Heyman, ex-ambassadeur des États-Unis à Ottawa, soutenait mardi sur Twitter que Washington et ses alliés devraient apporter un soutien public plus ferme à Ottawa face au traitement réservé à ces citoyens canadiens détenus en Chine.

Le Canada a d’ailleurs lancé auprès de ses alliés une campagne diplomatique pour obtenir la libération de l’ex-diplomate Michael Kovrig et de l’entrepreneur Michael Spavor, arrêtés en Chine 10 jours après Mme Meng. La Maison-Blanche avait jusqu’ici qualifié d’illégales ces détentions, mais le président Donald Trump n’a jamais commenté ces affaires. M. Trudeau a appelé M. Trump la semaine dernière à ce sujet.

Michael Kovrig, analyste auprès de l’organisme «International Crisis Group» pour l’Asie du Nord-Est, était en congé du gouvernement canadien au moment de son arrestation le mois dernier. Un haut fonctionnaire du gouvernement a soutenu cette semaine que des responsables chinois avaient interrogé M. Kovrig sur son passé de diplomate en Chine, ce qui explique en grande partie pourquoi M. Trudeau revendique l’immunité diplomatique dans ce cas. Pékin soutient que M. Kovrig ne bénéficie pas de cette immunité diplomatique.

Selon l’ancien ambassadeur canadien en Chine Guy Saint-Jacques, le fait d’interroger M. Kovrig sur son passé de diplomate en Chine violerait les protections offertes par la Convention de Vienne sur l’immunité diplomatique «résiduelle» — après avoir quitté la fonction.

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