L’abbé Brian Boucher plaide coupable de contact sexuel avec un mineur
MONTRÉAL — L’abbé Brian Boucher a finalement renoncé à subir un deuxième procès, plaidant coupable lundi à deux accusations de contact sexuel avec un mineur et d’incitation à des contacts sexuels avec un mineur.
Le plaidoyer, survenu dès l’ouverture de procès, fait suite à un verdict de culpabilité prononcé il y a deux semaines à l’endroit du prêtre au palais de justice de Montréal, alors que Brian Boucher avait été reconnu coupable d’accusations similaires à l’endroit d’un autre garçon de moins de 16 ans.
Dans le premier cas, les événements étaient survenus entre 2008 et 2011, alors que le garçon, âgé de 12 à 15 ans, était servant de messe dans la paroisse Our Lady of Annunciation, à Mont-Royal.
Dans le deuxième cas, les événements étaient survenus de 1995 à 1999, alors que le prêtre, aujourd’hui âgé de 56 ans, était curé de la paroisse St. John Brébeuf, à LaSalle.
La victime dans le deuxième dossier, aujourd’hui dans la trentaine, avait été appelée à témoigner au premier procès pour établir l’existence de faits similaires dans le passé. Puisque le jeune homme avait aussi porté plainte contre le prêtre, un deuxième procès avait été prévu.
Ce deuxième procès impliquait aussi une troisième victime, sous un chef d’introduction par effraction dans le but de commettre une agression sexuelle.
Cette dernière accusation a fait l’objet d’un arrêt des procédures, mais le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales confirme que cette victime est tout à fait satisfaite de la tournure des événements, du plaidoyer de culpabilité et, surtout, de ne pas avoir à témoigner elle-même.
La juge Patricia Compagnone, de la Cour du Québec, qui avait entendu le premier procès, a accepté d’entendre le plaidoyer de culpabilité dans le deuxième et de combiner l’éventuelle condamnation dans les deux dossiers.
Les parties devront donc revenir en Cour pour les représentations sur la peine le 25 mars prochain. La Couronne a déjà indiqué qu’elle entend demander une peine de pénitencier, c’est-à-dire une peine d’au moins deux ans derrière les barreaux.
Acte de contrition
L’Archevêché de Montréal a réagi par voie d’un communiqué dans les heures suivant le plaidoyer de culpabilité.
L’institution affirme que «ce plaidoyer de culpabilité permettra aux victimes de poursuivre plus sereinement le difficile processus de guérison selon leurs propres besoins et dans l’intimité».
L’archevêché dit saluer «le courage de deux victimes» et «déplore que de telles agressions soient survenues».
L’archevêque de Montréal, Christian Lépine, affirme dans une citation qui lui est attribuée qu’il s’agit d’un «scandale qui cause une immense tristesse» et qui «va complètement contre Jésus Christ et son Église».
L’archevêque Lépine est actuellement au Panama dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse avec le pape François.
Reprise du procès canonique
Dans le cas de l’abbé Boucher, l’archevêché rappelle qu’il l’a retiré de tout ministère sacerdotal et a ouvert une enquête dès la première plainte reçue de l’une des victimes en décembre 2015.
Cette enquête s’est achevée au printemps 2016 et, en juillet 2016, le Vatican a autorisé l’archevêché à entamer un processus pénal administratif, ce qu’il nomme un procès canonique. Le dossier d’enquête a aussi été transmis à la police.
Cependant, le procès canonique, qui était presque terminé lorsque des accusations criminelles ont été portées en mars 2017, a été temporairement suspendu pour la durée des procédures en cours et pourra reprendre avec la conclusion des deux procès criminels.
Les procès administratifs canoniques peuvent mener à un certain nombre de sanctions canoniques, dont la plus grave est le renvoi de l’état clérical.