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De la visite pour la Grand chef Theresa Spence

MONTRÉAL – Celle qui est devenue le symbole du mouvement contestataire autochtone Idle No More, Theresa Spence, a reçu bien des visiteurs, dimanche, mais pas celui qu’elle attend depuis près de trois semaines.

La Grand chef de la nation crie d’Attawapiskat, sur la rive de la Baie d’Hudson, au nord de l’Ontario, mène une grève de la faim depuis le 11 décembre pour convaincre le premier ministre Stephen Harper de la rencontrer.

Devant ceux qui lui ont rendu visite, elle a déclaré «qu’il était temps de marcher ensemble dans la paix» et de faire honeur aux traités, en plus d’exprimer son espoir de parvenir à des discussions concluantes.

Pour l’instant, l’intérêt du Parti conservateur du Canada s’est manifesté en la personne de Joe Clark, ancien premier ministre canadien. Celui-ci s’est dit préoccupé de la relation du Canada avec les Premières Nations au terme de sa rencontre avec la chef crie.

M. Clark, premier ministre conservateur de 1979 à 1980, a qualifié la vision de Mme Spence de modeste et d’atteignable, et souligné que le dialogue direct et honnête était toujours utile et parfois essentiel, particulièrement dans le cas d’enjeux complexes comme les relations entre le Canada et les Autochtones.

Au bureau du premier ministre, aucun signe n’indique que Stephen Harper ira à la rencontre de Mme Spence. Sur les réseaux sociaux, le ras-le-bol est évident.

Sur sa page Facebook, le chef de l’Assemblée des Premieres Nations du Quebec et Labrador, Ghislain Picard, écrivait le jour de Noël que la chef Spence demeurait «positive, même si Harper continue à avoir la tête, bien fourrée, dans le sable». Il a également manifesté son intention d’aller à la rencontre de la Grand chef lundi ou mardi.

La nation huronne-wendat de Wendake, au nord de Québec, a réitéré son appui à Mme Spence par voie de communiqué. «Ensemble nous sommes forts, nous existons et c’est dans le respect et le pacifisme que nous entendons poursuivre nos actions pour que la Chef Spence puisse enfin atteindre son but, malgré les risques pour sa santé», a déclaré le Grand Chef Konrad Sioui.

Le Nouveau Parti démocratique a de son côté envoyé une délégation de 16 députés sur l’île dimanche, notamment le député de Pontiac, dans l’ouest du Québec, Mathieu Ravignat. Bien au fait des problématiques en lien avec les réserves — les communautés algonquines de Lac-Barrière, Lac-Rapide et Kitigan-Zibi se trouvent dans la circonscription qu’il représente —, celui-ci estime que la relation entre le Canada et les Premières Nations doit changer.

«C’est un problème au sein du gouvernement du Canada, croit-il. «C’est clair qu’ils [les conservateurs] veulent de la parure, prendre des photos, démontrer qu’ils agissent, mais dans les faits, il n’y a rien qui a changé.»

Il dénonce au passage la situation sanitaire de Kitigan Zibi, où 40 pour cent de la population vit sans eau potable.

La grève de la faim de Mme Spence a attiré l’attention sur les enjeux autochtones, mais plusieurs lui ont demandé de recommencer à manger des aliments solides.

La ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, s’est jointe samedi à d’autres ministres fédéraux qui estiment que Mme Spence devrait accepter une rencontre avec le ministre des Affaires autochtones, John Duncan, qui a tenté de la rejoindre à quelques reprises.

Theresa Spence souhaite établir un dialogue entre les leaders autochtones, le premier ministre et un représentant de la Couronne, et elle espère reconfigurer les échanges entre le Canada et les Premiers Peuples.

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