Tout un héritage…
Suis passé à côté du Stade olympique en fin de semaine. Je ne sais pas si c’était à cause de la flotte qui lui tombait dessus, mais il avait l’air tout triste, le gros bol. Son profil habituel, vous direz, mais qui ne correspond en rien au discours jovialiste qu’on essaie de nous rentrer de force dans le gorgoton depuis toujours. Un boniment de vendeur de condos qui nous rappelle à quel point le Parc olympique est un lieu d’époustouflance et d’émerveillement qui fait le bonheur de ses nombreux usagers. Ben oui…
Le rapport du comité Bissonnette sur l’avenir du Parc remis en décembre dernier dresse – était-ce à ce point voulu – un historique à la fois rosé et lamentable de ce qui demeure, presque 37 ans après son inauguration, un échec qui fait mal à regarder. Pas qu’il ne se soit jamais rien passé en ces lieux, au contraire. Mais de lire que l’avenir du Parc passe par une plus grande ouverture de ses installations aux usagers, qu’il faudrait développer ce pôle touristique, qu’il faudrait investir dans ses possibilités immobilières, j’ai l’impression de retomber en enfance. Moi qui suis pourtant de moins en moins jeune…
Ce discours-là, on nous le servait avant même la tenue des Jeux de 1976. Les retombées devaient être extraordinaires pour l’est de la ville, le bouillonnement de cette marmite socioculturelle allait être sans précédent et tout le tralala et encore davantage. Je m’excuse, mais je ne vois rien de cela dans le coin. Et c’est encore plus criant depuis le départ des équipes professionnelles.
Me faire raconter que le stade et son mobilier voisin doivent retrouver leur vocation première – comme s’il y en avait eu d’autres –, c’est un peu comme si on m’annonçait que le pont Jacques-Cartier devrait favoriser la circulation entre l’île de Montréal et la Rive-Sud. Merci pour le rappel…
Pour le moment, les trois lieux les plus fréquentés du complexe sont le Biodôme (pour lequel on a scrappé une installation originale), le cinéma Star-Cité, qui n’a rien à voir avec le reste du quadrilatère, et le Stade Saputo, qui a été construit en 2008. Pour le reste… on cherche des avenues de développement, qui nous ramènent invariablement au projet initial, celui d’il y a près de 40 ans.
Je n’ai rien contre la vertu ni contre l’amélioration du rendement des installations, mais la relance du Parc devrait premièrement passer par quelques inévitables constats :
• Que le développement de l’est ne s’est pas fait comme prévu et qu’il a été court-circuité par l’explosion des banlieues; et qu’il n’est pas naturel pour les masses de fréquenter le coin, même après tout ce temps.
• Que le stade lui-même est en très mauvais état et qu’à chaque fois qu’on l’utilise, c’est toujours tout croche.
• Et surtout, que ça va coûter un bras et une jambe pour remettre tout ça d’équerre.
Après ça, on viendra nous parler d’avenir et de l’achèvement d’un projet d’utilisation qui date d’il y a 40 ans et pour lequel on croyait avoir déjà payé. Vous reste-t-il de l’argent dans le fond de vos poches? Je vous pose la question comme ça…
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Chose rare, je me suis tapé un gala au complet en regardant les Golden Globes dimanche soir. Conclusion : non, une remise de prix ne doit pas nécessairement être plate. Et, oui, si l’animation se limite à quelques minutes – Tina Fey et Amy Poehler ont été extraordinaires –, ça peut suffire amplement. Que nos diffuseurs en prennent note.
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À l’été 2009, Bob Gainey a tenté le grand coup pour redresser son équipe. Du groupe des «sauveurs», seuls Moen et Gionta sont encore ici. Partis les Cammalleri, Spacek, Gill, Mara (!) et finalement, pour ne pas dire enfin, Scott Gomez. Non mais quel effet patate les amis. Peu importe ce que fera Marc Bergevin cette année, ça ne pourra jamais être pire. Et lui, au moins, il semble s’amuser dans ses fonctions. Même si PK doit le faire suer un peu…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.