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Entre problèmes judiciaires et panne géante, mauvaise journée pour Facebook

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Facebook connaissait mercredi une énième mauvaise journée, avec des enquêtes judiciaires qui s’intensifiaient autour de sa gestion des données personnelles et une panne d’ampleur, qui touchait de nombreux usagers dans le monde depuis plusieurs heures.

Vers 17H30 GMT, le réseau social avait tweeté être «au courant» du fait que certains utilisateurs rencontraient «actuellement des problèmes pour accéder aux applications de Facebook». «Nous travaillons à résoudre le problème le plus vite possible», avait-il ajouté.

Instagram avait aussi diffusé un message de la même teneur.

Facebook, qui compte 2,3 milliards d’usagers actifs dans le monde, a simplement précisé que la panne n’avait pas pour origine ce qu’on appelle «une attaque par déni de service», moyen de piratage courant qui consiste à inonder un service de demandes de connexions, ingérables par les serveurs.

Elle n’était toujours pas résolue en soirée mercredi, selon des témoignages d’usagers mécontents sur Twitter ou directement recueillis par l’AFP, certains évoquant un accès limité ou ralenti, d’autres carrément impossible au réseau social ou à ses autres services, comme Instagram ou la messagerie Messenger par exemple.

Selon le site downdetector.com, les problèmes semblaient se concentrer en Amérique du Nord et en Europe mais d’autres régions étaient également touchées, comme l’Amérique du Sud ou l’Asie, avec de nombreux soucis rapportés au Japon.

«Je n’ai jamais vu de panne Facebook aussi longue», disait un usager sur downtector, un autre évoquant déjà 11 heures de panne.

Certains médias évoquaient eux la pire panne jamais connue par le réseau.

Un utilisateur sur la côte ouest des États-Unis a ainsi expliqué à l’AFP n’avoir pas pu envoyer des photos via Messenger, tandis que plusieurs autres, situés sur la côte est, ne pouvaient pas du tout avoir accès aux services.

En lieu et place de leur fil d’actualités figurait ce message sur fond rouge «Facebook sera bientôt de retour. Facebook est inaccessible pour maintenance en ce moment mais vous devriez pouvoir y revenir dans quelques minutes».

L’AFP a aussi recueilli des témoignages d’usagers situés à Paris et rencontrant eux aussi des soucis.

Alors que Facebook est soumis depuis plus de deux ans au feu roulant de critiques sur divers sujets (données personnelles, tri des contenus, manipulations politiques du réseau, piratage…), certains usagers ironisaient sur Twitter: «Tout ce que détient Facebook tombe en panne».

Beaucoup ne cachaient pas leur exaspération, et enjoignaient le réseau social, parfois en termes orduriers, à régler le problème.

Sur un ton plus léger, certains ironisaient sur le temps passé habituellement sur le réseau social. Un internaute disait «s’ennuyer au travail» à cause de la panne, tandis qu’un autre expliquait avoir du coup passé du temps avec sa famille.

Cette panne intervenait alors que selon le New York Times mercredi soir, les investigations autour de la gestion des données personnelles de ses usagers s’intensifiaient, avec une enquête pénale ouverte par des procureurs fédéraux à New York.

Selon le quotidien, un grand jury à New York a exigé officiellement d’«au moins deux importants fabricants de smartphones» qu’ils fournissent leurs informations sur ce sujet, qui concerneraient des centaines de millions d’utilisateurs selon le NYT.

Facebook partage ou a partagé de nombreuses données personnelles avec des entreprises technologiques extérieures, dont les fabricants de smartphones par exemple, pour que ses services soient compatibles avec leurs systèmes d’exploitation ou diverses applications ou sites. Il le fait au travers de «partenariats» -dont beaucoup ne sont déjà plus actifs selon Facebook- signés avec ces groupes.

La question est notamment de savoir si cela s’est fait de façon transparente pour les utilisateurs.

Contacté par l’AFP, Facebook a indiqué qu’il était «connu que des enquêtes fédérales, y compris par le ministère de la Justice, étaient en cours.»

«Comme nous l’avons déjà dit, nous coopérons avec les enquêteurs et prenons ces investigations au sérieux. Nous avons fourni un témoignage public, répondu à des questions et promis de continuer», a-t-il souligné.

Facebook est très critiqué depuis le scandale Cambridge Analytica (CA) il y a un an. Élus, régulateurs et enquêteurs dans le monde entier cherchent à déterminer si Facebook a caché d’une façon ou d’une autre les détails de ses pratiques de partage de données.

Rien qu’aux États-Unis, le régulateur du commerce, la Federal Trade Commission (FTC), et le gendarme boursier (la SEC), ainsi que le ministère de la Justice enquêtent sur les pratiques de Facebook en termes de gestion des données de ses usagers. Il fait aussi l’objet de plaintes venant d’Etats américains ou d’actionnaires.

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