Si je me fie au règlement…
Avez-vous besoin d’un thermomètre pour savoir s’il fait froid? Ou plutôt, n’y a-t-il qu’un instrument de mesure pour vous indiquer comment votre corps doit réagir face à la température ambiante? Je ne sais pas si c’est encore frais (!) à votre mémoire mais, la semaine dernière, il a fait pas mal froid. Certains ont même utilisé le mot «frette». Et je vous épargne le qualificatif qui venait généralement tout juste après.
L’histoire qui suit est arrivée vendredi matin. Les enfants qui fréquentent l’école Sainte-Bibianne gelaient dehors en attendant que sonne la cloche. Vu la froidure, certains parents se seraient attendus à ce qu’on fasse entrer les enfants sans délai. Nenon…
Une amie à moi qui reconduisait sa fille a alors demandé au directeur pourquoi on ne laissait pas entrer les élèves dans l’école. La réponse : il fait -20 °C et le règlement stipule que le thermomètre doit indiquer -28 °C pour qu’on rentre les enfants. Ah bon, si le règlement le dit… Tout le monde gèle à s’en fendre le front, mais le règlement, lui, enfermé bien au chaud entre deux pages d’un dossier rangé sur la tablette du fond, est formel : des enfants, ça peut résister jusqu’à une température de -28 °C. Ça doit être une directive émise par le manufacturier d’enfants, j’imagine…
Ce qui est infiniment triste là-dedans, ce n’est pas tant le discours du directeur. Un directeur qui suit des directives, c’est même plein d’allure. Non, moi, ce qui me dérange, c’est le recours systématique à une balise «officielle» pour savoir comment il faut réagir. De nos jours, ce n’est plus suffisant de sortir l’avant-bras dehors pour savoir comment on se sent. Il faut écouter le monsieur de MétéoMédia et ensuite, on saura combien d’épaisseurs il faudra enfiler avant de franchir le pas de la porte.
Morale de l’histoire : si vous éprouvez une certaine sensibilité au froid, ça n’a rien d’épidermique. C’est plutôt vous qui êtes incapable de suivre le règlement. Et si vous continuez à demander des accommodements aussi farfelus pour vos enfants, vous risquez de vous faire chauffer les fesses à un moment donné. Ça sera toujours ça de pris…
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Si vous lisez cette chronique, c’est que vous avez survécu au visionnement du premier épisode de 19-2 qui vous a été présenté hier soir. Alors, bien remis de vos émotions? Aujourd’hui, ils seront des masses à se demander si la télé doit aller aussi loin. Si la télé, comme le cinéma, le théâtre ou n’importe quelle forme d’art, est un reflet de ce que nous sommes, alors oui, on doit aller là. Même si c’est laid, même si ça fait mal. Il y a 60 ans, on se reconnaissait dans La famille Plouffe et ses célibataires trentenaires qui demandaient à leur môman la permission de fréquenter une voisine. En 2013, on est rendus ailleurs. Pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas de 19-2, la pire des réalités nous aura offert le meilleur de la télé.
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Le Canadien gagne, Galchenyuk et Gallagher vont passer l’année en ville et Markov joue comme un dieu. Au Centre Bell, j’y étais dimanche, on a passé des images de Geoff Molson et de Marc Bergevin sur le grand tableau, et le monde a applaudi. Coudonc, est-ce le même endroit où, il y a à peine quelques mois, on souffrait la présence de Gomez, Cunneyworth et Pierre Gauthier? Et maintenant que Subban a signé pour deux ans, tous les éléments sont rassemblés pour faire un beau party.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.