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Loin des yeux…

«La chanson québécoise est en crise!» C’était écrit en toutes lettres la semaine dernière à l’occasion d’un énième colloque sur la question. Bon, encore la crise… Depuis trente et quelques années, j’ai l’impression que la chanson québécoise est perpétuellement en crise. En crise de quoi au fait? En crise d’identité? En crise de vente? En crise d’étouffement territorial? Bahhh, tout ça a été dit et redit.

Pourtant, la scène musicale québécoise ne traverse pas une crise de créativité, bien au contraire. On peut même affirmer que les 10 dernières années nous auront offert en volume et en qualité une production musicale sans précédent. Le problème principal, on y revient systématiquement, se trouve sur le plan de la diffusion. On ne s’attardera pas au travail des radios, la question a été virée de tous bords tous côtés, et on en arrive toujours au même constat : les antennes commerciales jouent ce qui est rentable pour elles et, c’est bien malheureux, mais des études le prouvent, l’auditeur moyen change souvent de poste quand ça se met à chanter en français. Ça, c’est très inquiétant. Vive les quotas protectionnistes : ils demeurent nécessaires.

En même temps, ce n’est pas toujours facile de s’attacher à des artistes qu’on ne connaît pas. Et notre télé doit absolument assumer sa part de responsabilité dans l’équation, car elle n’a jamais présenté aussi peu de musique. Quand il y en a, les artistes sont essentiellement tenus de participer à des numéros où ils ne chantent que très rarement leur propre matériel dans son intégralité (comme à Star Ac ou à En direct de l’univers). Ou alors, les rares fois où ils peuvent le faire, c’est dans le cadre d’émissions qui offrent des fenêtres limitées en fait de cotes d’écoute (comme à Belle et Bum because Télé-Québec, ou à Pour le plaisir… à l’heure du midi à Radio-Canada). Renseignement pris, le problème n’est pas propre au Québec. Dans le reste du Canada, c’est encore pire : des émissions musicales, il n’y en a plus une maudite. Zéro, nada, pu, terminé.

Dire que, dans les années 1970, la société d’État offrait avec Vedettes en direct une vitrine nationale à des heures de grande écoute aux artistes «émergents» de l’époque. Ils s’appelaient Beau Dommage, Paul Piché et autres Séguin, et on les a adoptés en un rien de temps. Il fut un temps où, oui, on n’hésitait pas à nous «montrer» de la musique, même celle des nouveaux. Et, oui, on va le dire, quitte à se faire traiter de pépé, c’était bien mieux qu’aujourd’hui, alors que la télé généraliste abandonne beaucoup trop aisément aux nouveaux médias le mandat de faire voir ceux que l’on gagnerait à connaître encore mieux. Ça vous dérangerait, vous, d’avoir des spéciaux d’une heure mettant en vedette des artistes d’ici comme Patrick Watson, Louis-Jean Cormier, Ian Kelly et, pourquoi pas, Paul Daraîche tant qu’à y être? En leur offrant des formats sur mesure et non pas de tristes captations live de type chaîne-à-saucisses comme on en a trop vu au fil des ans?

Loin des yeux, loin du cœur, comme ils disent. Elle est là la crise.

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Benoît XVI s’en va. Trop vieux et pas assez en forme, qu’il a dit. Voilà une excellente idée. Ça nous épargnera d’assister à la répétition de l’horrible fin de mandat de son prédécesseur Jean-Paul II. Vieux, tout courbé et incapable d’articuler une phrase complète sans s’étouffer. Ça nous évitera aussi de réentendre le bla-bla hypocrite de ceux qui avaient insisté jusqu’à la fin pour nous faire gober que l’homme était vif d’esprit et en pleine possession de ses moyens «malgré quelques petits problèmes de santé». Non, mais quels menteurs…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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