SNC-Lavalin: Andrew Scheer veut lancer une enquête judiciaire
Andrew Scheer ramène l’affaire SNC-Lavalin à l’avant-plan de la campagne électorale. De passage dans la circonscription de Papineau — celle de Justin Trudeau —, le chef des conservateurs a promis qu’un gouvernement élu de son parti lancerait une enquête judiciaire sur le scandale qui a hanté la fin du mandat du premier ministre sortant.
M. Scheer a maintes fois répété que son adversaire aux élections a «menti aux Canadiens» dans ce dossier. «À chaque fois qu’une nouvelle information contredisait sa version des faits, Trudeau a nié ses responsabilités», a souligné le chef conservateur.
Il a d’ailleurs accusé le gouvernement sortant de ne pas avoir permis le passage du commissaire à l’éthique Mario Dion devant le comité parlementaire à l’éthique. «Justin Trudeau, son ministre et ses adjoints ont amplement démontré qu’ils n’avaient aucune intention de mettre toute la lumière sur cette histoire», a maintenu M. Scheer.
Nouvelle loi
En plus d’enclencher cette enquête, M. Scheer souhaite adopter la Loi anti-camouflage, un texte législatif «qui permettra à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de demander à la Cour suprême de lever la confidentialité du cabinet afin de permettre la tenue d’enquêtes.»
Il accuse le gouvernement Trudeau de s’être «caché derrière la confidentialité du conseil des ministres» dans le dossier.
«Dès qu’un politicien s’ingère dans un cas juridique indépendant, c’est un problème très sérieux», a avancé M. Scheer. Celui-ci a toutefois refusé de dire si Justin Trudeau avait commis un crime.
«C’est la GRC qui doit en décider. En fin de compte, elle devrait être capable de faire son travail», a-t-il affirmé.
Selon un sondage mené plus tôt au mois de septembre, l’affaire SNC-Lavalin aurait peu d’impact sur les élections au Québec. M. Scheer a tout de même décidé de faire son annonce à Montréal afin «d’envoyer un message».
Retour sur l’affaire
L’affaire SNC-Lavalin s’est enflammée à l’hiver lorsque l’ex-procureure générale Jodie Wilson-Raybould a accusé le cabinet du premier ministre de s’être ingéré dans son travail judiciaire.
L’ex-députée libérale accusait son gouvernement de lui avoir fait des pressions pour fournir à la compagnie d’ingénierie un accord de réparation dans le cadre de poursuites pour corruption.
Ces propos, d’abord relayés dans le quotidien The Globe and Mail, avaient ensuite fait l’objet d’un examen du comité parlementaire à l’éthique.
Jodie Wilson-Raybould a quitté le Parti libéral et se présente comme indépendante dans Vancouver-Granville.