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Winnipeg, je t’aime!

chamans autochtones

«Je ne peux pas arrêter, j’ai des amis qui meurent chaque semaine», m’a dit mon amie, Jenna, quand je lui ai dit qu’elle devrait prendre un break.

Mes amis ont créé une initiative qui s’appelle 13 Moons Harm Reduction, dans le North End de Winnipeg.

Le soir, ils marchent dans la rue pour distribuer des seringues et des crack kits stériles, des condoms, de la nourriture et de l’eau. Ils apportent aussi des kits de naloxone, pour intervenir si quelqu’un fait une surdose d’opioïdes. Mes amis sont jeunes et déjà brûlés par le travail qu’ils font, mais pas question d’arrêter, car «il n’y aura personne pour faire le travail s’ils ne le font pas».

Je suis allée donner un coup de main quand j’étais de passage dans la ville. On se donne rendez-vous aux bureaux d’Aboriginal Youth Opportunities, on se prépare et on se fait un plan de match.

Moi, on me donne la sauge, parce que les gens dans la rue ont aussi le droit d’avoir accès à leurs cérémonies et objets sacrés.

Quand nous sortons, un groupe se trouve juste à côté. «Je vais prendre un party pack, s’il te plait», lance quelqu’un dans le groupe.

Mes amis sont bien connus, car ils s’impliquent de plusieurs façons dans ce qu’ils appellent «le village».

Je me rends compte assez rapidement que la vaste majorité des gens à qui on s’adresse durant notre tournée sont autochtones.

En fait, c’est environ le tiers de la population de la ville qui s’identifie comme autochtone.

Malgré toute la tristesse que j’ai pu ressentir durant notre tournée du quartier, j’étais si fière de voir que mes amis offrent un service essentiel à la population du North End. Une dame nous a lancé un «I love you» bien senti, à la fin de notre soirée.

J’ai assisté à un débat électoral qui traitait essentiellement de questions sur la crise du logement dans Winnipeg-Centre. Jim Carr, ancien ministre des Ressources naturelles et de la Diversification du commerce international, y était.

Je m’étais promis de ne rien dire, puisque ce n’est pas ma circonscription, mais celui-ci s’est mis à parler de réconciliation.

J’ai fait une intervention au micro à propos de C-262, puisque je n’aime pas qu’on fasse de la politique sur le dos de mon peuple, surtout que les libéraux ont décidé de contester la décision du Tribunal canadien des droits de la personne qui leur demande de verser des indemnités aux enfants autochtones. 

C’est la huitième fois que le tribunal prouve qu’Ottawa discrimine «délibérément et insouciamment» les enfants autochtones.

À mon affirmation : «Jim, les Autochtones dans ce pays souffrent», celui-ci a simplement répondu : «Moi aussi, je souffre.»

Jim Carr nous prend pour des cons et se fout visiblement des conditions de vie dans lesquelles les Autochtones de Winnipeg vivent. 

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