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Le milieu communautaire veut sa part du trésor public québécois

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Caroline Toupin, Marie-Andrée Gauthier et Hugo Valiquette, de gauche à droite Photo: Josie Desmarais/Métro

Le milieu communautaire nécessite des investissements de près de 500 M$ sur deux ans s’il veut se relever «des dommages de l’austérité» au Québec, lancent en choeur des milliers d’organismes. Ils exigent du gouvernement provincial qu’il débloque une portion du trésor public, qui enregistre d’importants surplus.

Selon les porte-parole de la campagne «Engagez-vous pour le communautaire», qui regroupe 35 coalitions et environ 4000 organismes, le moment était venu de faire part des besoins du milieu, alors que le budget 2020-2021 se défile à l’horizon.

«On a participé aux consultations prébudgétaires, a indiqué lundi en conférence de presse l’une des porte-parole du mouvement, Caroline Toupin. Ce qu’on est allé dire, c’est que les coupures dans les services publics ont touché de plein fouet les organismes.»

«On écope encore. Les demandes ont explosé et, pendant ce temps-là, le financement a stagné ou même diminué.» – Caroline Toupin, coordonnatrice du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA)

Les demandes du milieu communautaire sont d’autant plus acceptables, selon les portes-parole du mouvement, que Québec nage dans les surplus. À la fin de l’année 2019, le gouvernement revoyait ses prédictions à la hausse: les surplus financiers attendraient désormais 1,7 G$ à la conclusion de l’exercice en cours, selon le ministère des Finances. Actuellement, les analyses gouvernementales chiffrent l’excédent à environ 4 G$.

D’après Caroline Toupin, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) doit verser au moins 460 M$ d’ici 2022 par le biais de son Programme d’aide aux organismes communautaires. «On veut qu’il y ait une progression», a-t-elle ajouté.

«Il y a des organismes qui n’avaient pas eu d’indexation en plus de dix ans», a pour sa part observé Marie-Andrée Gauthier, une autre porte-parole.

Des progressions dans les dernières années

Selon la porte-parole, plusieurs organismes communautaires québécois n’ont enregistré aucune hausse du financement dans les vingt dernières années. Les politiques de «rigueur» du gouvernement de Philippe Couillard sont venues exacerber le problème, avance Mme Toupin.

«Quand les gens se butent à une porte fermée au public, ils se tournent vers le milieu communautaire», précise-t-elle.

La coordonnatrice du RQ-ACA évalue d’ailleurs que la hausse moyenne du financement au communautaire est passée d’environ «6% ou 7% par année à 1% par année» en plein coeur du mandat libéral.

Mme Toupin et Mme Gauthier constate malgré tout une progression du financement, particulièrement dans les trois dernières années. Il s’agit, selon les porte-parole, d’un infime coup de pouce gouvernemental.

«Au total, on a eu un rattrapage d’environ 115 M$» sur trois ans, entre la fin du mandat libéral et le début du mandat caquiste, selon la coalition communautaire.

«Mais il y a fallu beaucoup de mobilisation et de représentation quand la CAQ est arrivée au pouvoir. Ce que les libéraux avaient mis en place ne répondait pas parfaitement à nos attentes», relativise Marie-Andrée Gauthier.

Pour la suite

Le groupe «Engagez-vous pour le communautaire» attend désormais de nouvelles mesures de la part du gouvernement. Les porte-parole souhaitent attirer l’attention des ministres.

«C’est aux ministres de faire le travail puis de demander les sommes dont les organismes ont besoin», affirme Caroline Toupin.

Québec tient des consultations en vue d’un nouveau plan d’action gouvernemental sur l’action communautaire, prévu pour 2021. Les investissements ne peuvent pas attendre jusque là, croit Mme Toupin.

«C’est urgent», ajoute-t-elle.

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