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Trains bloqués: vers une désescalade avec les groupes autochtones?

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Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde Photo: Martin Ouellet-Diotte/AFP

Plusieurs signaux ont laissé entrevoir une désescalade entre le gouvernement et les groupes autochtones qui bloquent les trains, mardi. Le chef de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, a appelé les gouvernements et les communautés autochtones à entamer une dialogue, alors que Via Rail a annoncé la reprise prochaine d’une partie du service.

«On appelle au calme, à la créativité et au dialogue constructif», a dit M. Bellegarde lors d’une conférence de presse tenue à Ottawa. Selon lui, les manifestants veulent «créer leur propre approche» pour entamer la discussion avec Québec et Ottawa. «Ils ont besoin qu’on leur donne ce temps pour le faire», a-t-il insisté.

Depuis près de deux semaines, plusieurs groupes autochtones empêchent des trains de circuler pour s’opposer au projet de gazoduc Coastal GasLink, qui traverserait le territoire de la communauté des Wet’suwet’en, en Colombie-Britannique.

«Notre peuple agit parce qu’il veut voir du changement. […] Personne n’a dit que la réconciliation serait facile. C’est dur, mais il est grand temps de le faire.» -Perry Bellegarde, chef de l’APN

Quand un gouvernement ignore les droits des Premières Nations, le conflit est inévitable, a renchéri le leader autochtone. «Or, quand on nous respecte, c’est le chemin vers la paix, le progrès et la prospérité. Quand il y aura un engagement envers un vrai dialogue, les groupes répondront de manière positive», a-t-il martelé.

Appel au retrait des barricades

À ses côtés, le grand chef de Kanesatake, Serge Simon, a sommé les manifestants de cesser leurs blocages, le temps d’entamer une conversation avec les autorités. «Ça ne voudrait pas dire que vous baissez les bras. Il y a plusieurs façons d’exprimer notre solidarité. Notre appui n’en est pas diminué», leur a-t-il adressé d’un ton sérieux.

M. Simon dit s’inquiéter du risque d’escalade des tensions, dans un contexte de préoccupations économiques grandissantes à l’égard de la crise ferroviaire. Une recommandation qui ne fait pas du tout l’unanimité, alors que plusieurs groupes locaux contestent cette volonté de cesser le conflit, affirmant que les gouvernements demeurent campés sur leurs positions.

Le premier ministre Justin Trudeau a tenu le même genre de discours mardi, lors d’un discours à la Chambre des communes.

«Dans le passé, nous avons vu à quel point ces situations peuvent changer rapidement. Je sais qu’on veut tous trouver une solution. Mais en même temps, il faut absolument éviter que les choses s’aggravent.» -Justin Trudeau, premier ministre du Canada

VIA Rail reprend du service

En début de matinée, mardi, VIA Rail a indiqué que le Canadien National (CN) l’a autorisé à reprendre le service «partiellement» entre les villes de Québec, Montréal et Ottawa.

«À partir de jeudi matin, le 20 février, seul le service des trains opérant sur l’intégralité du trajet entre Québec et Ottawa reprendra», indique l’organisation nationale dans un communiqué transmis aux médias.

Les trains 22, 24, 26 et 28 en partance d’Ottawa reprendront ainsi leur service. Depuis Québec, les trains 33, 35, 37 et 39 feront de même.

Pour assurer une «transition fluide», VIA Rail assure que les réservations sur ces lignes seront rapidement confirmées aux voyageurs. Au Québec, le reste des dessertes de trains demeureront annulées pour le moment.

«Nous avons hâte de pouvoir reprendre nos opérations. Nous demeurons confiants que la situation soit résolue le plus tôt possible et nous encourageons toutes les parties impliquées à poursuivre leurs efforts en vue d’une résolution pacifique», insiste l’entreprise, disant remercier sa clientèle pour sa patience et sa compréhension dans ce contexte de crise ferroviaire.

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