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Coronavirus: plus d’une PME sur deux craint de ne pas pouvoir payer son loyer du mois de mai

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Une boutique rue Saint-Laurent fermée à cause du coronavirus. Photo: Josie Desmarais | Métro

Plus de la moitié des petites et moyennes entreprises (PME) au pays craignent de ne pas pouvoir payer leur loyer du mois de mai en raison de la crise du coronavirus, qui malmène l’économie depuis de nombreuses semaines.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) publie aujourd’hui les résultats d’un nouveau sondage mené ce weekend auprès de près de 6900 PME à travers le pays. Celui-ci indique que 58% des répondants craignent de ne pas pouvoir payer l’entièreté de leur loyer du mois de mai sans une aide financière gouvernementale. Un pourcentage qui a augmenté de 25% par rapport à un coup de sonde mené le mois dernier qui abordait le paiement du loyer du mois d’avril.

«Plusieurs entreprises craignaient de ne pas passer au travers du mois d’avril et l’ont fait de peine et de misère», souligne à Métro le vice-président au Québec de la FCEI, François Vincent. La fermeture prolongée des entreprises non essentielles dans le cadre de cette crise sanitaire affecte particulièrement les commerces de petite taille.

«Plus l’entreprise est petite, moins elle a la capacité de faire face à un choc d’une telle ampleur», évoque M. Vincent.

Le sondage montre d’ailleurs que seulement une entreprise sur cinq au pays demeure actuellement complètement ouverte. Les autres sont soient fermées –comme les salons de coiffure et de nombreux magasins de détail qui n’ont pas mis en place un système de livraison– tandis que d’autres demeurent ouvertes partiellement, comme les restaurants qui offrent des plats pour emporter.

«Force est de constater que sans l’aide du gouvernement, plusieurs entreprises devront fermer.» -François Vincent, vice-président de la FCEI

Aide au paiement du loyer

Pour prévenir des évictions de commerçants qui louent des locaux commerciaux, le gouvernement fédéral a annoncé jeudi dernier son intention de travailler avec les programme pour concrétiser un programme qu’il a temporairement baptisé l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial. Ainsi, Ottawa entend offrir des prêts à des propriétaires d’immeubles commerciaux. Ceux-ci, en retour, abaisseront ou annuleront les loyers du mois de mai et de juin des entreprises qui sont leurs locataires. Le programme permettra aussi une annulation ou un abaissement du loyer du mois d’avril de manière rétroactive.

Ce programme demeure toutefois une intention à l’heure actuelle, car Ottawa doit d’abord discuter avec les provinces. Ces dernière ont la responsabilité de gérer les relations entre les locataires et les propriétaires d’immeubles.

Or, le temps presse, martèle la FCEI. Cette dernière souligne que de nombreuses entreprises peinent toujours à garder leur tête hors de l’eau, malgré les investissements massifs effectués par Ottawa dans les dernières semaines pour épauler celles-ci pendant la pandémie du coronavirus.

«Le plus gros angle mort qu’il y a, c’est vraiment la question du loyer et il faut la régler rapidement», souligne M. Vincent.

Le sondage indique par ailleurs que 91% des PME souhaiteraient que cette aide gouvernementale prenne la forme de subventions, et non celle de prêts ou d’un report du paiement du loyer.

«On veut qu’il y ait une aide directe pour les PME», note le vice-président de la FCEI. Il propose à cet égard que les petites entreprises affectées par la crise du coronavirus soient éligibles à une subvention de 5000$ afin d’aider celles-ci à payer une partie de leur loyer et de leurs «frais courants». 

«On ne demande pas de couvrir toutes les dépenses, mais de leur donner un peu d’oxygène», ajoute M. Vincent.

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