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Le coronavirus progresse dans les prisons

Profilage racial: une centaine de manifestants devant la prison de Bordeaux réclament des mesures
L’Établissement de détention de Montréal, mieux connu sous le nom de prison de Bordeaux. Photo: Pablo Ortiz/Métro

La COVID-19 a fait son entrée dans les établissements carcéraux du Québec, menaçant à la fois les détenus et agents correctionnels.

Vendredi dernier, un premier cas officiel de COVID-19 a été recensé à l’Établissement de détention de Montréal, mieux connu sous le nom de prison de Bordeaux.

Selon nos informations, 25 autres prisonniers de la même aile qui présentaient des symptômes ont été testés dimanche. Le secteur touché, qui abrite 170 détenus, est présentement en confinement total.

Des cas de COVID-19 ont également été rapportés aux pénitenciers fédéraux de Joliette, Port-Cartier et Laval.

Au Québec, ce sont une douzaine d’agents correctionnels qui ont reçu un diagnostic positif selon Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec.

Ce dernier évalue à environ 300 le nombre d’agents actuellement en retrait préventif à travers la province, sur 2700 travailleurs.

«La Santé publique n’était pas préparée au contexte carcéral. Ils ne comprennent pas comment ça peut être complexe de faire des enquêtes épidémiologiques dans un tel environnement et à quel point il y a de contacts entre personnes en prison», a déploré le président du syndicat affilié à la CSN.

À Bordeaux seulement, plus grand établissement carcéral de la province avec 1300 prisonniers, ce sont une vingtaine de gardiens qui ont été mis en isolement préventif parce qu’ils ont pu être en contact avec des personnes infectées.

Si les agents ont accès des masques chirurgicaux et à des visières, le syndicat craint tout de même une pénurie de matériel médical.

«La crainte de manquer de stock est là, d’autant plus qu’on est très peu formés pour utiliser le matériel médical», a expliqué Mathieu Lavoie.

Le confinement et l’augmentation des mesures de sécurité font également croitre les tensions entre gardiens et prisonniers.

«Ça provoque de l’anxiété, a dit M. Lavoie. On est habitué à faire face à des menaces, mais un risque invisible, c’est nouveau.»

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