Coronavirus: le Club des petits déjeuners vient en aide aux communautés autochtones
Le Club des petits déjeuners met les bouchées doubles pour offrir de la nourriture à des communautés autochtones, dont les problèmes d’insécurité alimentaire sont aggravés par la crise du coronavirus.
Dans les dernières semaines, l’organisme de bienfaisance a effectué plusieurs livraisons de denrées dans différentes communautés autochtones. La plus récente a eu lieu mardi avant-midi en partance de son entrepôt de Boucherville. Celle-ci a permis d’acheminer de la nourriture dans 21 communautés situées notamment en Mauricie, dans Lanaudière ainsi que dans le Nord-du-Québec. Ce sont ainsi quelque 6000 enfants et leurs familles qui pourront en bénéficier.
L’organisme constate d’ailleurs une hausse des demandes d’aide alimentaire dans les communautés autochtones depuis le début de la pandémie. Selon l’organisme, un enfant sur deux dans ces communautés souffre d’insécurité alimentaire, contre un sur quatre dans l’ensemble du pays.
«Ce qu’on fait depuis le début de la crise, c’est de s’adapter pour pouvoir aider les enfants», évoque à Métro le directeur général du Club des petits déjeuners, Tommy Kulczyk.
Banques alimentaires
La pandémie a effectivement perturbé les activités de l’organisme, qui offre normalement le petit déjeuner à des milliers d’enfants dans des écoles à travers le pays. Or, Québec a temporairement fermé les établissements scolaires le 13 mars en raison de la pandémie.
Afin de pouvoir continuer à épauler les familles dans le besoin, l’organisme a obtenu l’autorisation du gouvernement Legault d’utiliser les fonds que celui-ci lui accorde annuellement pour la distribution alimentaire dans les écoles pour redistribuer cette nourriture dans les banques alimentaires de la province. Il s’agit d’une somme d’environ 4,5 M$.
«On veut s’assurer que les enfants continuent d’avoir de la nourriture pendant la crise. Non seulement eux, mais aussi leurs parents.» -Tommy Kulczyk, directeur général du Club des petits déjeuners
Besoins grandissants
En temps normal, l’organisme sert le petit déjeuner à 250 000 enfants qui demeurent dans des milieux défavorisés au pays. Le Club des petits déjeuners estime toutefois que ce sont actuellement un million d’enfants au pays qui vivent dans l’insécurité alimentaire au Canada actuellement alors que la crise du coronavirus malmène l’économie.
Alors que Québec ouvrira de nouveau les écoles primaires dans les prochaines semaines, l’organisme estime que des fonds supplémentaires seront nécessaires pour venir en aide à un maximum d’enfants de le besoin. «Il faut pouvoir répondre à la demande, qui va augmenter. Il faudra pouvoir ouvrir de nouveaux programmes pour rejoindre davantage d’enfants qui malheureusement arrivent à l’école le ventre vide», souligne M. Kulczyk.
Au début du mois, Ottawa a débloqué 100 M$ pour de l’aide alimentaire d’urgence. Le gouvernement fédéral a distribué ce montant à de grandes organisations, dont le Club des petits déjeuners. Celles-ci ont ensuite redistribué des fonds à divers organismes qui offrent des services d’aide alimentaire aux Canadiens les plus vulnérables, incluant les membres des communautés autochtones ou nordiques.