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COVID-19: Québec restreint l’accès au dépistage

Une longue file d'attente devant une clinique de dépistage du coronavirus à Parc Extension.
Une file de personnes en attente d'un test de dépistage de la COVID-19 au CLSC de Parc-Extension, le 10 septembre. Photo: Josie Desmarais/Métro

Québec en a plein les bras avec le dépistage. Si bien que les employés dans les cliniques pourraient demander à «une personne qui ne fait pas partie des clientèles priorisées» de rebrousser chemin.

La Santé publique invitait récemment les Québécois ayant un «doute» à obtenir un test pour la COVID-19. Le message diffère lundi.

«Les données les plus récentes démontrent que la probabilité de trouver un cas positif à la COVID-19 est la plus forte chez les personnes qui présentent des symptômes compatibles [à la maladie] et les personnes ayant eu un contact étroit avec une personne atteinte», précise le ministère de la Santé et des Services sociaux dans un communiqué de presse.

Ces personnes se verront priorisées dans les cliniques de dépistage dès aujourd’hui. Québec maintient que «cette restriction est temporaire».

Les cliniques de tests désignés par le gouvernement de François Legault fonctionnent à plein régime.

Pendant deux semaines, avant la journée de samedi, la Santé publique a  quotidiennement dépassé les 20 000 tests par jour. Mercredi et jeudi dernier, à mesure que les régions du Québec passaient en zone orange, les autorités sanitaires ont testé plus de 30 000 personnes par jour.

«On a réussi à convaincre les gens d’aller se faire dépister, analyse la professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal Roxane Borgès Da Silva. On arrive à un moment où certaines personnes, pour le moindre doute vont se faire dépister, alors que ce n’est pas logique.»

L’experte en organisation des soins de santé évoque une décision «justifiée». Elle en appelle maintenant à du dépistage ciblé dans les lieux d’éclosions comme les écoles, quand c’est approprié.

«Ça permettra de se laisser une marge de manoeuvre pour les tests importants à faire», ajoute Mme Borgès Da Silva.

Une question de personnel

Au plus fort du confinement, Québec peinait à dépasser les 14 000 tests par jour.

Heureux des progrès effectués, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a toutefois convenu à plusieurs reprises la semaine dernière que la hausse du nombre de tests venait avec son lot d’inconvénients.

«L’infirmière, si je [vais la chercher] pour faire des tests, je suis obligée d’aller la chercher quelque part dans une salle. Et c’est un patient qui ne sera pas traité», avait illustré M. Dubé en début de semaine.

«Alors, c’est dans ce sens-là que je dis que [le réseau est] fragile: parce que je n’ai pas du personnel surnuméraire sur qui je peux compter lorsque le nombre de dépistages monte», avait-il ajouté lors d’un point de presse à Québec.

Dans le but de renflouer les équipes de dépistage, Québec a relancé son site de recrutement JeContribue. Jeudi, le ministre Dubé affirmait avoir reçu 4000 CV.

L’élu de La Prairie devrait préciser le passage en zone rouge d’au moins deux régions cet après-midi, à Montréal.

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