Des poissons en péril dû aux travaux du pont Samuel-De Champlain
Le consortium Signature sur le Saint-Laurent (SSL), qui est chargé des travaux du pont Samuel-De Champlain, a dû cesser ses activités sur son chantier. Le ministère des Pêches et Océans Canada enquête actuellement sur une infraction en vertu de la Loi sur les pêches en raison de travaux non conformes près du pont Samuel-De Champlain qui perturberaient l’habitat des poissons.
Vendredi dernier, une équipe de Pêches et Océans Canada a suspendu temporairement le permis de SSL au niveau de la jetée Ouest à L’Île-des-Sœurs afin de revoir la méthodologie de travail. «Le promoteur n’aurait pas respecté les conditions d’autorisation émises par Pêches et Océans Canada», indique porte-parole de Pêches et Océans Canada, Arianne Charrette.
Pour se conformer à la loi, un promoteur doit mettre en place des mesures visant à éviter la mort du poisson de même que d’éviter de perturber, détériorer ou détruire son habitat. Ces mesures peuvent varier en fonction de la nature et de l’envergure des travaux.
Or, des habitats jugés importants pour les poissons sont présents dans les zones adjacentes aux travaux du pont Samuel-De Champlain. Le chantier près de la jetée génèrerait des sédiments dans l’eau du fleuve. Ces sédiments transportés dans l’eau peuvent avoir divers effets sur les populations de poissons et perturber leurs habitats, notamment en diminuant la qualité de l’eau.
Poursuites
Le ministère n’exclut pas d’éventuelles poursuites contre le consortium. Lorsque l’enquête sera terminée, si des accusations sont déposées et que le promoteur est reconnu coupable, SSL pourrait recevoir une amende de 200 000$, comme cela est prescrit pour ce type d’infraction.
SSL mentionne «collaborer pleinement avec Pêches et Océans Canada dans ce dossier afin de trouver les meilleures solutions pour la protection de l’environnement.» L’équipe environnementale du consortium se penche présentement sur une nouvelle méthode de travail qui serait mieux adaptée à la situation actuelle et comprendrait d’autres mesures environnementales. On ne connaît pas les détails de ces nouvelles mesures.
La méthode de travail proposée devra recevoir l’approbation de Pêches et Océans Canada afin de poursuivre les travaux de démobilisation des jetées. D’ici là, le chantier est temporairement suspendu.