Québec veut former plus de policiers autochtones
Le gouvernement de François Legault veut mettre fin aux pratiques policières violentes envers les Premières Nations. Québec débloque 18,6 M$, dont une part importante servira à attirer des membres des communautés autochtones vers les corps policiers.
Le nouveau ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, en a fait l’annonce vendredi à Québec. Il était accompagné de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, notamment.
«On veut améliorer la façon d’intervenir auprès des membres des Premières Nations et des Inuits, notamment à l’égard des femmes et des filles, qui sont trop victimes de violences», a-t-il affirmé.
La bourse – qui n’est «pas une finalité», selon le ministre – servira notamment à former davantage les agents des corps policiers autochtones (CPA). Des fonds seront aussi rendus disponibles pour payer les frais de scolarité à l’École nationale de police de 24 étudiants inuits et issus des Premières Nations par année.
M. Lafrenière compte répondre par cette annonce à plusieurs recommandations de la Commission Viens sur les relations entre les Autochtones et certains services publics. Ce rapport avait été lancé à la suite de violences policières rapportées envers des filles et des femmes autochtones dans le secteur de Val-D’Or.
L’annonce s’est faite en présence du président de l’Association des directeurs de police des Premières Nations et des Inuits du Québec, Shawn Dulude. Il en a profité pour inviter Québec a investir d’autant plus dans les corps policiers autochtones, qui répondent mieux, selon lui à la réalité des communautés.
«Dans nos communautés, quand on demande l’assistance d’un service de police externe, dont la Sûreté du Québec, les gens ont tendance, naturellement à se replier sur eux-mêmes», a-t-il constaté. L’ajout d’effectifs dans les CPA aura, selon lui, l’avantage de faire «tomber le rideau de fer».
Ajouter des corps autochtones?
Selon des données de l’été 2019, 80% des communautés autochtones sont desservies par un corps policier autochtone au Québec. Kahnawake et Wendake sont du nombre.
Or, certaines d’entre elles doivent se débrouiller sans. C’est le cas, par exemple, de Kanesatake, sur la Rive-Nord de Montréal. Dans ce cas-ci, c’est la Sûreté du Québec ou la Gendarmerie royale du Canada qui doit intervenir.
La ministre Guilbault n’exclut d’ailleurs pas l’ajout de corps policiers autochtones. «On n’est pas contre l’idée d’en ajouter. Pas du tout. Mais la première étape, c’est de faire un état de situation de ces CPA», a-t-elle dit. Québec a mis de côté une somme de plus de 4 M$ pour mener cette analyse.