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Vaccination: accrocs dans la collecte de données des enseignants

vaccin homme
Photo: Josie Desmarais/Métro

Afin d’établir un portait vaccinal du corps professoral du Québec, la Santé publique a demandé aux établissements d’enseignement de lui fournir des renseignements personnels de leurs membres. Une vingtaine d’établissements seraient allés trop loin, en demandant des renseignements supplémentaires, si bien que le syndicat menace de lancer des mises en demeure.

Ces écoles, primaires et secondaires, auraient demandé à leurs enseignants de fournir des informations telles que leur numéro d’assurance sociale, ou bien le nom de leurs parents. Pourtant, jamais la Santé publique n’a demandé à obtenir ces renseignements.

«On demande aux écoles ciblés d’arrêter la collecte, de détruire les informations qu’ils ont transmises pour nous assurer de la protection des données des enseignants», explique à Métro la présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Caroline Quesnel.

En vertu de la loi sur la Santé publique, il est possible pour le directeur national Horacio Arruda d’exiger que des données des corps enseignants lui soient partagées. Le tout doit toutefois être fait en s’assurant que des données sensibles soient partagées en toute confidentialité, estime Mme Quesnel.

«Je pense que c’est lié à une mauvaise compréhension de ce qui était demandé, mais là, il faut que ça cesse, parce que malheureusement, on a pas la garantie que les établissements procèdent de manière correcte», expose la présidente.

Vers la vaccination obligatoire des enseignants?

L’incompréhension de ces écoles face aux consignes est imputable à la communication de la Santé publique avec le réseau d’enseignement, critique la FNEEQ. D’ordre générale, lorsque les consignes sanitaires sont changées, les syndicats sont prévenus.

«Ça nous permet de poser des questions, d’aller chercher plus d’informations, considère Mme Quesnel. On en aurait eu beaucoup, entres autres à savoir si c’était la seule solution pour avoir le portrait vaccinal.»

On est en pandémie: la collaboration de tous les partenaires est importante. C’est un exercice d’envergure que demande le docteur Arruda et on n’est pas avertit, je ne comprend pas. 

Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)

Le syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) estime pour sa part que les droits des enseignants ont été «bafoués».

«Nous croyons que le gouvernement pense à imposer la vaccination à l’ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur de l’enseignement comme il l’a fait dans le milieu de la santé la semaine dernière, sans quoi ces personnes seront suspendues sans solde, soupçonne la conseillère de la SCFQ Marie-Claude Arbour. Ça serait une erreur grave de ne pas respecter les droits et libertés de nos membres.»

Les établissements d’enseignement primaire, secondaire, collégiaux et universitaires avaient jusqu’à 17h mercredi pour soumettre les renseignements de leur personnel à la Santé publique. Afin de vérifier le statut vaccinal des employés, le Dr Arruda demande notamment leur numéro d’assurance maladie, nom, prénom, date de naissance et lieu de naissance.

Alors que la vaccination est obligatoire pour le personnel de la santé, elle ne l’est toujours pas pour les travailleurs de l’éducation. Le parti libéral du Québec souhaiterait qu’elle le devienne.

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