Veillée en l’honneur de Joyce Echaquan
Une veillée en mémoire de Joyce Echaquan, la mère de famille atikamekw décédée sous une pluie d’insultes racistes à l’hôpital de Joliette il y a un an, a eu lieu à la place Émilie-Gamelin, mardi soir, à Montréal.
Près de 300 personnes se sont rassemblées pour honorer la mémoire de Joyce Echaquan. Des chandelles ont été allumées autour de cadres à l’effigie de Joyce. Les gens se sont recueillis entonnant par la même occasion des chants atikamekw sur le rythme de tambours.
Nous sommes présents ici pour la mémoire de Joyce Echaquan. Pour montrer notre solidarité aux peuples autochtones et afin que le gouvernement de la CAQ sorte du déni concernant l’existence du racisme systémique.
Hilah Silver, membre de la coalition Tous unis pour Joyce, sous les applaudissements de la foule
Une minute de silence a été respectée à la suite de la lecture d’un poème par la sénatrice Michèle Audette. Le conjoint de Joyce, Carol Dubé, était présent à cette cérémonie et a pris la parole en langue autochtone.
Enfin, des lanternes allumées se sont envolées dans le ciel pour exprimer «les pensées en direction de Joyce Echaquan».
La mère de Joyce Echaquan a partagé sa souffrance, et a appelé le premier ministre et les personnes qui souffrent à se lever pour que les injustices cessent.
Le principe de Joyce
C’était aussi l’occasion de militer pour l’application du Principe de Joyce dans le réseau de la santé et de l’éducation. Celui-ci vise à «garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle».
On a besoin d’élus réceptifs qui appliquent ce que l’on demande, pas ce qu’ils pensent être le mieux pour nous. Il faut cesser cette approche paternaliste. À vous voir tous présent, on se sent moins seul, merci
Grand chef Constant Awashish
La présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ), Viviane Michel, demande dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, que le gouvernement du Québec adopte le Principe de Joyce et reconnaisse l’existence du racisme et de la discrimination systémique envers les femmes autochtones au Québec «afin de dire haut et fort que le Québec se réconcilie avec les peuples autochtones».
Dans une prise de parole empreinte de colère, le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, a exorté le premier ministre du Québec, François Legault, «lui qui s’est aventuré sur le chemin conservateur sans résultat pendant les élections», d’accepter le Principe de Joyce et que le racisme systémique est un fait.
Cette vague humaine de solidarité va se transformer en changement politique
Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
L’avocat de la famille a mentionné durant la veillée que l’ordre des infirmiers et infirmières du Québec manquait de sensibilité. L’ordre a annoncé la radiation pour 12 mois de l’infirmière fautive, alors que l’on commémore les un an du décès de Joyce. «Pourquoi alors qu’on dénonce le racisme systémique, le système annonce une telle nouvelle ce jour ?»
La veillée répond à l’appel à l’action lancé par le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la Nation Atikamekw afin d’unir nos voix aux leurs pour réclamer la justice et l’équité pour les peuples autochtones.