Des infirmières veulent contracter la COVID-19… pour rester au travail
Des infirmières du réseau de la santé chercheraient à se faire volontairement infecter par la COVID-19 afin de pouvoir travailler sans se faire vacciner. L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) enquête actuellement sur ce phénomène, selon nos informations.
Comme révélé par Métro récemment, le décret gouvernemental datant du 24 septembre permet aux travailleurs de la santé non vaccinés de continuer à exercer leurs fonctions s’ils ont contracté la COVID-19 dans les six derniers mois.
Le décret, qui doit entrer en vigueur le 15 novembre, exige que les ordres professionnels suspendent ou limitent le droit d’exercice des intervenants du secteur de la santé et des services sociaux qui ne sont pas «adéquatement protégés» contre la COVID-19. Une personne récemment infectée à la COVID-19 est considérée comme «adéquatement protégée».
Cas positif recherché
Devant ce constat, il semble que des travailleurs du réseau de la santé cherchent à attraper la maladie afin d’échapper au vaccin pour au moins six mois, tout en continuant de travailler.
C’est à tout le moins ce que laisse présager une capture d’écran publiée sur la page Facebook «Tu t’exposes, je t’expose».
L’image montre une publication d’une internaute sur le groupe privé «Regroupement des travailleurs de la santé contre la vaccination obligatoire».
La personne indique être à la recherche de quelqu’un qui est atteint de la COVID-19 qui pourrait la contaminer. «Je dois attraper [la] covid. Quelqu’un est[-il] positif présentement?», écrivait-elle le 10 octobre dernier.
Une demande d’enquête à ce sujet, transmise le 18 octobre, vient d’être acceptée par l’OIIQ. «Nous vous informons que madame Yannicke Boucher, syndique adjointe, procèdera à des vérifications», écrit-on dans un courriel, dont Métro a obtenu une copie.
Contacté par Métro, l’OIIQ refuse de confirmer l’information.
«Nous ne confirmons ni n’infirmons la tenue d’enquêtes à l’OIIQ. C’est un processus confidentiel qui ne devient public qu’au moment où une plainte est déposée au conseil de discipline, le cas échéant», répond l’organisme.
Échéance retardée, procédure judiciaire en cours
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a décidé de retarder de 30 jours l’application du décret sur la vaccination obligatoire. L’entrée en vigueur est maintenant prévue le 15 novembre au lieu du 15 octobre.
Le gouvernement du Québec dit vouloir «protéger le réseau de la santé de tous les Québécois» avec ce délai, tout en «donnant une dernière chance aux non-vaccinés».
Cette annonce de Québec est survenue le lendemain du dépôt de procédures judiciaires visant à faire suspendre la vaccination obligatoire par l’avocate montréalaise Me Natalia Manole.
C’est aujourd’hui, 27 octobre, que Me Manole contestera devant le tribunal l’application du décret gouvernemental.
Me Malone, qui dit représenter maintenant 3000 travailleurs, estime que le décret n’est pas d’intérêt public. Selon elle, il engendrera plusieurs bris de services pour la population.
Selon le juge de la Cour supérieure Michel Yergeau, qui entendra la cause, «il est dans l’intérêt de la collectivité québécoise de bénéficier d’un jugement sur cette question plutôt que des impressions émises à gauche et à droite».
Avec la collaboration de Sami Bouabdellah.