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CHSLD: les militaires auraient «restauré la dignité des aînés»

Les militaires de l'armée canadienne s'étaient arrêtés au CHSLD les Floralies LaSalle durant la première vague de COVID-19.
Les militaires de l'armée canadienne s'étaient arrêtés au CHSLD les Floralies LaSalle durant la première vague. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les militaires des Forces armées canadiennes (FAC) dépêchés dans les CHSLD du Québec lors de la première vague de COVID-19 «ont contribué à restaurer la dignité des aînés» en leur offrant les soins de base, selon le brigadier général Timothy Arsenault.

Timothy Arsenault dirigeait l’opération des FAC dans les CHSLD lors de la première vague de la pandémie. Il a témoigné mardi lors du volet national de l’enquête sur la gestion de la pandémie dans les milieux hébergeant des aînés et des personnes vulnérables au printemps 2020. 

Alors que le personnel des CHSLD se limitait aux «soins essentiels» des aînés les plus malades, les militaires aidaient pour les soins de base des patients qui «avaient besoin d’assistance pour s’occuper de leur hygiène personnelle», a expliqué le brigadier général.

Davantage de flexibilité

En plus des soins directs aux résidents, les militaires pouvaient être appelés à s’occuper des plans d’alimentation ou des communications avec les proches des aînés, a-t-il précisé à la coroner chargée de cette vaste enquête, Me Géhane Kamel.

«On a pu offrir un peu plus de flexibilité [au personnel des CHSLD] pour assurer le bien-être des résidents à l’intérieur des centres», a déclaré le brigadier général Arsenault.

En effet, au plus fort de la crise, plusieurs centres comptaient un nombre assez considérable de résidents infectés, dont certains en fin de vie, ont constaté les militaires à leur arrivée. «Cela faisait en sorte que les autres besoins moins critiques prenaient une priorité secondaire», a ajouté le brigadier général Timothy Arsenault.

L’importance des proches aidants

Dès le 13 mars 2020, toutes les visites, y compris celles des proches aidants, ont été interdites dans les CHSLD. La preuve de l’enquête publique a déjà démontré que les aidants naturels jouaient un rôle crucial dans la qualité des soins offerts aux résidents.

Mardi matin, la professeure honoraire de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, Francine Ducharme, a présenté ses recommandations pour améliorer les soins de longues durées en temps pandémie, mais aussi en temps normal.

En situation pandémique, Mme Ducharme propose notamment la création d’une politique à l’effet que au moins deux proches aidants puissent visiter la personne hébergée de façon sécuritaire. Si un des deux proches tombe malade, l’autre pourrait prendre la relève, a-t-elle expliqué.

«Je pense qu’il y a beaucoup de personnes âgées qui sont mortes seules, sans soutien, sans personne autour d’elle. C’est catastrophique. Je comprends qu’on voulait les protéger, mais ça prend une mort décente», a ajouté Francine Ducharme.

C’est aussi l’avis du Dr Serge Brazeau, qui était le président de l’association des médecins gériatres du Québec (AMGQ) durant la première vague de la pandémie. Dr Brazeau «rêvait» qu’on permette les visites de proches aidants plus rapidement pendant la crise, a-t-il déclaré devant la coroner mardi après-midi. 

Dr Serge Brazeau a aussi mentionné qu’il avait suggéré au printemps 2020 le déploiement des Forces armées canadiennes pour permettre la présence des personnes tiers. «Pourquoi l’armée ne sert pas à surveiller les proches aidants et le port de leur équipement de protection?», a-t-il demandé. 

Pour ce volet national, qui s’échelonnera jusqu’au 3 décembre, une quarantaine de personnes seront appelées à témoigner au palais de justice de Québec. C’est notamment le cas du directeur national de santé publique (DGSP), Dr Horacio Arruda.

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