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Élections de l’APNQL: Serge Simon veut durcir le ton du discours

Le grand chef de Kanesatake, Serge «Otis» Simon, devant des symboles autochtones.
L'ancien grand chef du conseil mohawk de Kanesatake, Serge «Otsi» Simon. Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Les communautés membres de l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL) se réuniront le 25 janvier pour élire leur chef régional. En amont du scrutin, Métro s’est entretenu avec les deux candidats en lice, Ghislain Picard et Serge «Otsi» Simon. Voici l’entrevue avec M. Otsi, ancien grand chef de Kanesatake bien connu pour la gestion du conflit avec Oka.


Après avoir dirigé la Nation Mohawk de Kanesatake pendant une décennie, jusqu’à sa défaite au scrutin de juillet dernier, Serge «Otsi» Simon se présente comme candidat au poste de chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL) dans l’espoir de durcir le ton du discours. 

Serge Simon tentera de battre l’actuel chef régional, Ghislain Picard, qui occupe le poste depuis 1992 et qui sollicitera ainsi un 11e mandat. «Quel que soit le résultat du scrutin, les enjeux des Premières Nations vont avancer», a-t-il fait valoir en entrevue avec Métro.

Ayant été le grand chef d’une des communautés autochtones les plus «difficiles» au Québec pendant 10 ans, Serge «Otsi» Simon estime qu’il a encore beaucoup à offrir en termes d’expérience pour guider la table sur les besoins des Premières Nations.

«C’est très important pour le futur non seulement des peuples des Premières Nations, mais aussi pour celui de mes enfants et mes petits-enfants. Parce que leur futur est rattaché à celui de tous les enfants des Premières Nations du Québec», mentionne celui qui a vécu toute sa vie à Kanesatake. 

Durcir le ton

S’il est élu à la tête de l’APNQL, Serge Simon assure qu’il apportera une perspective et une voix différentes pour les chefs de l’Assemblée. La première chose qu’il souhaiterait changer? «Le ton de notre discours envers les gouvernements», répond-il d’emblée. 

En effet, selon M. Simon, il faut durcir le ton et avoir une «position un petit peu plus forte» envers les dirigeants et les corporations. Tout en restant respectueux. «Il faut avoir le gros morceau du bâton. Parce que de s’asseoir avec les gouvernements dans une position de faiblesse, c’est une recette pour la défaite», pense-t-il. 

Le Mohawk cite notamment en exemple le gouvernement du Québec, qui est en voie de réduire le droit de chasse et de pêche des Autochtones à une «activité culturelle». «C’est une chose que les chefs doivent contredire. Ils doivent se prononcer sur de telles choses», souligne-t-il. 

D’ailleurs le surnom «Otsi» (prononcé «outil») lui vient de sa grand-mère, qui le comparait à un «petit bonhomme sept heures». Dans son enfance, Serge Simon avait l’habitude de se cacher dans les armoires pour lui faire peur, raconte-t-il.

«Comme mon surnom, peut-être que je vais faire peur au gouvernement et leur garder une couple de surprises», lance le candidat à la blague. 

L’importance des alliés

S’il estime que la Coalition Avenir Québec (CAQ) n’est pas un ami des Autochtones, Serge Simon croit en l’importance des alliés pour réussir. C’est ce qu’il a pu réaliser durant ses années à titre de grand chef. 

D’ailleurs, s’il est élu, M. Simon souligne que sa priorité sera la collaboration avec les différents chefs autochtones. «On le sait que nos enjeux sont rattachés entre eux, dit-il. […] On ne peut pas s’imaginer avoir du progrès pour une seule bande sans l’avoir pour tout le monde. Je crois que nos destins sont rattachés.»

Le candidat souhaite également aller chercher des alliés économiques à l’international en formulant avec eux des traités d’échanges, par exemple. «L’idéal serait qu’on puisse investir dans les territoires de l’un et de l’autre et avancer ensemble économiquement. Parce qu’une bonne économie vaut une bonne habitation, une bonne santé des Premières Nations et une bonne éducation», précise-t-il. 

Ce sont les membres de l’Assemblée des chefs, soit les dirigeants de 43 communautés des Premières Nations, qui participeront au vote le 25 janvier pour élire un nouveau chef. 

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