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Les mères mohawks ne veulent pas des excuses du pape

Les Mères Mohawks en conférence de presse au pied du Mont-Royal
Les Mères Mohawks en conférence de presse au pied du Mont-Royal Photo: Ismaël Koné / Métro Média

En conférence de presse au pied du Mont-Royal, le groupe appelé kanien’kehá:ka kahnistensera (mères mohawks) s’est opposé aux excuses du pape. Plus que des excuses, c’est la reconnaissance que leurs terres sont non cédées et qu’elles restent celles des Premières Nations que les mères mohawks désirent.

Elles ont aussi exprimé leur inquiétude face au début des travaux du projet Royal Vic, qui devraient débuter en octobre prochain. Il s’agirait d’un site de potentielles sépultures autochtones.

Pour les mères mohawks, il est essentiel que le pape reconnaisse que leurs terres n’ont jamais été cédées et qu’il admette la déshumanisation des Premières Nations perpétrée par l’Église.

«J’aimerais qu’ils admettent qu’ils n’étaient pas juste responsables des pensionnats autochtones, mais qu’ils étaient aussi responsables d’avoir dit aux personnes qui vivaient sur cette île qu’ils étaient des païens, non humains et qu’il fallait nous fixer, explique Kwetiio, l’une des mères mohawks. J’ai l’impression que ce n’est que du vide. Beaucoup d’argent a été dépensé pour le faire venir, mais personne ne lui a demandé de venir ici.»

À quoi servent les excuses?

Kwetiio, mère mohawk

En plus de leur déception face aux propos du pape, les mères mohawks déplorent l’omniprésence de l’Église catholique sur leurs terres ancestrales, à commencer par celle symbolisée par la croix au sommet du Mont-Royal.

«Je voudrais que cette croix soit enlevée. […] On la voit de partout, comme un symbole de ce pouvoir qui nous envahit. C’est cruel», dit Kwetiio.

Empêcher les travaux du projet Nouveau Vic

Les mères mohawks ont entrepris depuis plusieurs mois une bataille judiciaire pour empêcher le début des travaux du projet Nouveau Vic. Selon elles, des vestiges archéologiques ainsi que des sépultures anonymes pourraient se trouver sur le site de l’ancien hôpital Royal Victoria et de l’Institut Allan Memorial.

Elles souhaitent que le terrain entourant l’Institut Allan Memorial «fasse l’objet d’une enquête pour d’éventuelles tombes anonymes et atrocités commises au cours du programme MK-Ultra, entre 1954 et 1963 par la CIA et le Canada».

Les mères mohawks poursuivent ainsi le Centre universitaire de santé McGill, la Société québécoise des infrastructures, l’hôpital Royal Victoria, la Ville de Montréal, l’entrepreneur Stantec Inc. ainsi que le ministre de la Justice du Canada.

«C’était autrefois un de nos villages […]. Cette terre n’a jamais été cédée, elle a juste été prise. C’est notre travail de nous assurer que les gens là-bas savent et que les enfants qui y sont enterrés ne soient pas dérangés, explique Kwetiio. (Nous voulons) qu’ils reçoivent une bonne cérémonie pour les laisser se reposer correctement, parce qu’ils ont été assassinés.»

Les mères mohawks ont lancé un appel à quiconque pourrait les aider dans leur combat. Pour Kahentinetha, une autre mère mohawk (Bean Clan), McGill cache des preuves des expérimentations qui y ont eu lieu.

Des orphelins de Duplessis étaient aussi présents lors de l’évènement. Pour Joseph Gabores, l’un des survivants, les orphelins de Duplessis ont été parmi les grands absents des excuses du pape François.

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