COVID-19: la 8e vague dépendra des variants et de la vaccination
Les chercheurs en santé publique s’y attendent: l’automne et la période des Fêtes sont propices à une flambée de cas de COVID-19. Une moindre immunité et une évolution imprévisible des variants pourraient être à l’origine d’une 8e vague.
Ces variants maintiennent le nombre de cas à un niveau élevé et peuvent causer des recrudescences rapides des cas, particulièrement s’ils échappent à l’immunité hybride.
Marc Brisson, directeur du Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses de l’Université Laval
C’est la conclusion de modélisations faites par des experts de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et de l’Université Laval. Ces derniers ont en effet examiné différents scénarios hypothétiques.
Se basant sur les deux dernières années, les scientifiques ont remarqué que les variants étaient à l’origine des dernières vagues. «Or, le virus continue de muter et nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux variants plus transmissibles ou qui échappent aux différents types d’immunité, dont l’immunité hybride», expliquent les chercheurs dans un communiqué.
On dispose d’une immunité hybride lorsqu’on a eu la COVID-19 tout en étant vacciné. Un nouveau variant plus transmissible pourrait cependant y échapper, comme ç’a été le cas avec Omicron.
Quand faire une dose de rappel
L’évolution de l’épidémie à l’automne dépendrait donc du maintien de cette immunité face à de nouveaux variants.
«Actuellement, une partie importante de la population québécoise est protégée par l’immunité hybride. Cette immunité agit comme un bouclier qui confère une bonne protection contre les infections, les complications graves et les hospitalisations. Pour la suite, l’ampleur des prochaines vagues dépendra, en partie, du maintien de ce bouclier face aux nouveaux variants. Or, il est actuellement impossible de prédire quand un nouveau variant, autre que BA.4 ou BA.5, pourrait arriver au Québec et quelles seraient ses caractéristiques», explique Marc Brisson.
Cette incertitude ne permet donc pas de définir une date optimale pour avoir sa dose de rappel pour l’hiver 2022-2023.
Alors doit-on s’attendre à de nouvelles mesures restrictives? C’est possible, estime Patricia Hudson, directrice scientifique à l’Institut national de santé publique du Québec.
Même avec de variants moins sévères, «le nombre important de cas pourrait causer des pressions sur le système de santé». «Il sera donc important […] de prévoir des plans de contingence, advenant l’arrivée d’un nouveau variant qui échapperait à l’immunité hybride.»
Dans un courriel envoyé à Métro, le Centre de services scolaires de Montréal indiquait suivre les recommandations des autorités gouvernementales et de la Santé publique. «Nous sommes en contact avec ces différentes entités et serons prêts, le cas échéant, à opérer très rapidement les mesures qui seront décidées pour les établissements scolaires», soulignent-ils.