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La Couronne réclame 21 mois pour Simon Houle

Simon Houle Photo: Capture d'écran

La Couronne réclame désormais 21 mois de prison pour l’ingénieur Simon Houle. Celui-ci avait obtenu en juin 2022 l’absolution de la part d’un juge qui avait écrit que l’agression sexuelle qu’il avait commise à l’endroit d’une amie en état d’ébriété s’était déroulée «somme toute rapidement», une décision controversée lui ayant permis d’éviter 18 mois de prison.

Si la Couronne réclame maintenant 21 mois, l’avocat de Houle plaide la préservation de l’absolution de son client.

«Quand le juge a parlé d’agression “somme toute rapide”, si on lit tout le paragraphe, on voit qu’il n’a pas minimisé, il voulait dire que [Houle] n’a pas commis ses gestes à plusieurs reprises sur une longue période», a déclaré l’avocat de Houle en Cour d’appel, Pierre Spain.

Après la période de plaidoiries, les juges de la Cour d’appel prendront une décision finale. Dans tous les cas, Houle retournera en cour pour son bris de condition en lien avec son voyage à Cuba.

Rappel des faits

À l’été 2022, Simon Houle avait avoué avoir agressé sexuellement son amie lors d’une soirée en 2015. Non seulement l’agression a duré 24 minutes et a eu lieu dans trois pièces différentes, mais en plus l’accusé «a pris neuf photos qu’il a gardées pendant 44 jours», rappelait Me Eve Lyne Goulet de la Couronne en Cour d’appel.

En cour, Simon Houle a été reconnu coupable d’agression sexuelle et de voyeurisme. Un statut de culpabilité qui ne lui a valu aucun mois de prison, le juge Matthieu Poliquin ayant plutôt ordonné une absolution conditionnelle à une probation. Une vraie condamnation aurait des «conséquences particulièrement négatives», disait le juge. Cela aurait nui à la carrière de Houle, qui est ingénieur, et l’aurait empêché de voyager, lui qui serait un homme de «bonne morale» selon le juge Poliquin.

La décision a été controversée. Rappelons aussi qu’entre-temps Simon Houle s’est permis de faire un voyage à Cuba, brisant ses conditions, où il a récidivé en touchant les fesses d’une Québécoise non consentante. Houle a aussi avoué avoir commis un crime similaire par le passé.

Dans un contexte de critiques de la culture du viol, la peine a été jugée déraisonnable par la Couronne. «Il faut accroître la confiance des victimes envers le système de justice. L’absolution est appropriée dans certains cas spécifiques, mais pas ici», a souligné Me Goulet, de la Couronne, ce vendredi.

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