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Crise en Haïti: «la soupe de giraumon n’a pas le même goût»

La soupe de giraumon, mangée par les Haïtiens chaque 1er janvier depuis 1804 Photo: Ph: Haitian and Caribbean Recipes

La crise politique en Haïti a eu de sérieuses conséquences sur la préparation de la soupe de giraumon cette année pour de nombreux Haïtiens de l’étranger. Tous les 1er janvier, depuis 1804, au pays comme chez la diaspora, ce plat de l’indépendance est préparé dans toutes les cuisines haïtiennes afin de célébrer l’indépendance par rapport à la France.

Mais de nombreux ingrédients et produits qui arrivent habituellement d’Haïti pour l’accompagner manquent cruellement dans les épiceries haïtiennes de Montréal. Rosette Massé a fait le tour de la ville pour trouver une sorte de céleri produit en Haïti afin de relever le goût de sa soupe, sans succès.

«Si tu n’as pas de céleri pour faire la soupe haïtienne, mon Dieu… ce sera quoi comme soupe», peste cette femme rencontrée au marché Méli-Mélo sur la rue Jarry. Le propriétaire du commerce, Michel Baptiste, confirme que la chaine d’approvisionnement a été interrompue avec Haïti en raison de la crise qui y sévit.

Le propriétaire du marché Méli-Mélo, Michel Baptiste, et Rosette Massé, une de ces clientes qui a du mal à trouver les ingrédients pour sa soupe de giraumon à Montréal.

Mes fournisseurs m’avaient prévenu, ils m’ont clairement dit qu’il y avait beaucoup de choses que je n’allais pas recevoir.

Michel Baptiste, propriétaire du marché haïtien Méli-Mélo à Montréal

Outre le céleri, des vermicelles et un macaroni, produit d’Haïti, et dont les Haïtiens raffolent dans leur soupe, sont introuvables à Montréal. «Sans céleri, la soupe n’aura pas le même goût», confirme Michel Baptiste.

Même le giraumon, qui constitue l’ingrédient principal du mets et qui lui donne son caractère jaunâtre, est devenu très dispendieux. «Avec la crise, nous sommes obligés de nous diriger vers d’autres marchés pour trouver les produits», indique le propriétaire de Dame Sara, un grossiste de produits haïtiens et antillais à Montréal, Isaac Bosquet.

Depuis l’aggravation de la situation politique au pays, il dit que son chiffre d’affaires avec Haïti est passé de 500 000 CAD à zéro, pratiquement. Les recettes de cette soupe varient, mais, de façon générale, on y retrouve du bœuf de haut de surlonge, coupé en dés, du jus de citron et d’orange sure, des gousses d’ail entières ou hachées, des épices de Grand-mère, des carottes, des branches de céleri, des blancs de poireau, des pommes de terre, de «loseille» et, bien sûr, le fameux giraumon.

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