Au tour de Québec de bannir TikTok des téléphones gouvernementaux
Après Ottawa, au tour de Québec de bannir le réseau social chinois TikTok de ses appareils mobiles.
«La sécurité de l’information et la protection des données détenues par les organismes de l’administration publique demeurent une priorité absolue pour le gouvernement du Québec et c’est pourquoi nous adoptons cette mesure préventive», commente le ministre de la Cybersécurité, Éric Caire.
«À la lumière des recherches et des analyses faites concernant l’utilisation de TikTok, il nous apparaît nécessaire d’appliquer le principe de précaution et de ne plus permettre pour le moment l’installation et l’utilisation de cette application», poursuit-il.
Restriction cohérente
Jusqu’à cette annonce, le premier ministre François Legault était très actif sur TikTok. Pour le directeur du Centre de recherche en droit public, Nicolas Vermeys, les risques d’espionnage et de récupération de données par le gouvernement chinois sont accentués par les conditions d’utilisation de la plateforme TikTok et par sa politique de protection des informations personnelles, lesquelles ne sont «pas conformes au droit canadien et québécois».
«L’un des principaux problèmes, c’est que les données sont hébergées soit à Singapour, soit aux États-Unis, explique M. Vermeys. Le gouvernement Legault a indiqué que les serveurs qui hébergent les informations doivent se situer au Québec, ce qui n’est pas respecté par TikTok.»
Pour le chercheur, il y avait donc une «certaine incohérence» puisque «les employés de l’État utilisaient un outil dont les données sont nécessairement hébergées en Chine».
Selon lui, les «mégadonnés» collectées par la plateforme chinoise peuvent poser un réel risque si les utilisateurs se situent à l’intérieur d’un bâtiment gouvernemental.
«Si j’utilise TikTok à l’intérieur d’un bâtiment gouvernemental, ça permet d’avoir accès à certaines informations liées à ce bâtiment-là, comme le réseau WIFI de l’immeuble, les adresses IP de cet immeuble ou encore qui d’autre a accès à ces données-là, explique Nicolas Vermeys. Ce genre de croisement de données peut donner accès à des informations qui pourraient être utilisées dans de l’espionnage.»