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Dépénaliser les drogues pour prévenir les surdoses

Image de la campagne « Décriminaliser les drogues, sauve des vies » Photo: Gracieuseté

Depuis cinq ans, 2268 vies ont été emportées par les surdoses au Québec, dont 134 à Montréal. C’est pourquoi la Coalition Ville sans surdose a lancé la campagne de sensibilisation Décriminaliser les drogues, sauve des vies. Chantal Montmorency, porte-parole du regroupement, souhaite faire avancer la conversation sur la décriminalisation «autour d’une table» avec Valérie Plante, mairesse de Montréal.

Œuvrant pour la santé des utilisateurs de drogues à Montréal et la déstigmatisation de la consommation de drogues, la Coalition ne demande pas la légalisation des drogues, comme pour le cannabis. Elle ne souhaite pas non plus une décriminalisation qui limite la consommation de certaines drogues à 2,5 grammes, telle qu’appliquée en Colombie-Britannique depuis le 31 janvier 2023.

Le regroupement veut sensibiliser les citoyens à la cause et les encourager à signer la pétition sur le site web de la campagne et ainsi appuyer leur demande auprès des élus des différents arrondissements d’accorder une dérogation aux lois sur la possession de drogues auprès de Santé Canada.

«Tout le monde sait que la décriminalisation des drogues permet de réduire le nombre de surdoses mortelles, de faciliter l’accès aux services pour les personnes qui consomment, d’enrayer la propagation du VIH et de l’hépatite C et de réduire la stigmatisation associée à la consommation», explique Mme Montmorency, directrice générale de l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a signé l’accord mondial la Déclaration de Paris de 2014 pour mettre fin à l’épidémie du VIH en 2030. À ce jour, Martin Pagé, directeur général de l’organisme de soutien de consommateurs de drogues Dopamine et porte-parole de la Coalition Ville sans surdoses, constate que «bien que [Montréal] se dise favorable à la décriminalisation des drogues, elle n’est pas disposée à utiliser ses pouvoirs en tant que municipalité pour demander une exemption et s’assurer que la possession de drogues soit effectivement décriminalisée sur son territoire».

Des grammes qui ne s’équivalent pas

De plus en plus de consommateurs de fentanyl, un opioïde fatal, se munissent d’une petite balance pour mesurer leurs doses pour une consommation responsable. «Si quelqu’un se fait choper avec une balance, la police va l’arrêter pour un trafic de drogues», déplore Mme Montmorency, qui précise qu’il est difficile de limiter la consommation des drogues à une quantité légalement autorisée.

Limiter la quantité de drogue fragilise le consommateur, soutient la Coalition. «Il va retourner dans la rue s’il n’a pas ce dont il a besoin», soutient Mme Montmorency. C’est ce qui se passe actuellement à Vancouver et c’est pour cela qu’il est primordial pour le Québec d’inclure les membres de la Coalition dans le processus de légalisation, insiste l’activiste et consommatrice.

Un gramme de cocaïne n’est pas la même chose qu’un gramme de fentanyl.

Chantal Montmorency, membre de la Coalition Montréal sans surdoses

La directrice, ainsi que les membres de son association, consomment de la drogue. À titre d’experts directement concernés, ils veulent être consultés avec des acteurs sur le terrain sur le contenu de l’exemption à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.

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