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Mes amis les stones

Le premier «vrai» disque que j’ai acheté de toute ma vie, c’était l’album 12 x 5 des Rolling Stones, que j’avais trouvé à 6,98 $ à la quincaillerie Pascal de la Place Versailles, entre le rayon des gallons de peinture et celui des chaises de jardin. À ceux qui s’inquiètent que l’on vende des livres, des DVD et autres patentes pas rapport chez Costco, vous saurez qu’il existe au moins un précédent dans l’histoire de l’humanité.

De cette époque — j’avais 12 ans – je n’ai conservé aucun ami. Pas un, sauf les Stones, qui ont toujours été fidèles dans leur accompagnement. Comme dans toute bonne relation amicale, ils m’ont procuré une part de bonheur et de déceptions au fil des ans. Ainsi sont faites les vraies amitiés solides : en endurant le pire pour espérer un jour, enfin, vivre le meilleur.

La première fois où les Stones et moi nous sommes croisés en personne, c’était à Oshawa en 1979. Pas sûr qu’ils me reconnaîtraient s’ils me voyaient aujourd’hui; j’ai beaucoup changé depuis. Quelques mois plus tôt, Keith Richards s’était fait arrêter à Toronto pour possession d’héroïne et, plutôt que de l’envoyer croupir au cachot, on lui avait imposé de donner deux concerts au bénéfice de l’Institut canadien pour les aveugles avec son groupe. Pour l’occasion, c’était John Belushi qui avait fait office de maître de cérémonie. Je l’entends encore : «Hey fellas! Can you hear me? Now, can you see meeeeeeeeee? Baaaaah, gotcha…» C’était tout juste avant l’invention du politically correct, je crois…

Depuis, John Belushi est mort. Keith, étonnamment, est toujours en vie. Et moi, bien, ça dépend des matins. Et les Stones dans tout ça? Eux autres, ça dépend plutôt des soirs. Je les ai déjà vus plutôt poches et débraillés. Mais dimanche au Centre Bell, ils étaient bons. Tellement bons. Efficaces, allumés et dignes. Qui aurait cru qu’un jour, on se servirait de ce qualificatif en parlant des Stones. Dignes… Je l’écris une deuxième fois tant j’ai de la misère à y croire moi-même.

Les Stones ont-ils changé? Peut-être que c’est simplement le monde autour des Stones qui s’en est chargé à leur place. On laissera aux philosophes le soin de réfléchir à la question; moi, je ne dispose pas d’assez d’espace ici pour choisir entre l’œuf ou la poule. Ce que j’ai quand même compris l’autre soir, c’est que tout ce qui fait partie du portrait depuis longtemps n’est pas nécessairement nostalgie. Et que le temps fait bien son travail.

Quand je vois les Stones monter sur scène après tout ce temps, en ramenant le pote Mick Taylor perdu en chemin depuis bientôt 40 ans avec la notice «laisser crever puisque c’est lui qui a décidé de s’en aller», ça m’indique que tout est possible quand on y met du sien. Et – j’en entends déjà – c’est bien au-delà de toutes les questions financières, ces histoires-là. Rendu là, ça devient bêtement une affaire de cœur.

J’ai finalement le don de bien choisir mes amis…

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Le Grand Prix est fini. La course était bonne, les spectateurs ont bien apprécié et, pour la finale, le soleil a même décidé de venir passer l’après-midi au complet sur le circuit Gilles-Villeneuve. Maintenant, les collectionneurs de flûtes de champagne gratis et autres sangsues à Kodak – vous les connaissez – peuvent rentrer dans leur trou. Comme des marmottes. L’an prochain, elles reviendront, l’instant d’un autre flash…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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