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Pierre St-Germain quitte la FAE

Le président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Pierre St-Germain, tire sa révérence. À partir de vendredi, il ne dirigera plus le regroupement de neuf syndicats créé en 2007 à la suite de profondes dissensions avec la Centrale des syndicats du Québec.

Qu’est-ce qui a motivé votre décision de quitter la FAE?
Ça fait 26 ans que je mène une vie syndicale, dont 18 ans avec une implication à temps très plein. Je pense que j’étais rendu à une étape de ma vie où je me devais de donner un peu plus de temps à ma vie personnelle. Je prends une année sans traitement pour réfléchir. Est-ce que ce sera la retraite ou d’autres activités par la suite? Je n’en sais rien. J’ai besoin d’un temps mort après tant d’années de grande fébrilité.

Quel bilan dressez-vous des six années au cours desquelles vous avez dirigé la FAE?
En toute modestie, j’avoue que je suis extrêmement satisfait du travail qui a été fait. Quand je considère d’où on est parti, je constate qu’on a fait des avancées importantes dans le dossier de la réforme de l’éducation. On est l’organisation la plus active à cet égard. On n’a pas obtenu tout ce qu’on voulait, mais il y a des modifications importantes qui ont été faites. Il y a de plus en plus une reconnaissance, au plan public, que cette réforme ne fonctionne pas et qu’elle occasionne des ratés importantes.

L’école publique, on l’a soutenue à bras-le-corps. La Semaine pour l’école publique, c’est une créature de la FAE qui a acquis une notoriété fort importante.

La FAE s’est aussi démarquée dans le dossier des écoles privées. On est une référence quand il est question du financement des écoles privées.

On a aussi contribué à la valorisation de la profession enseignante et on a participé à de nombreux débats sociaux. On a également obtenu notre première convention collective et c’en est une excellente.

Quel est le fait d’armes dont vous êtes le plus fier?
Le dossier des maternelles à 4 ans à temps plein, c’est un dossier que j’ai personnellement porté pendant des années et qui trouve son aboutissement. À la veille de mon départ, de voir qu’il y a un projet de loi qui va instaurer ce projet à la grandeur du Québec, j’en suis particulièrement fier.

Avez-vous une déception?
Pour la réforme, on aurait souhaité de plus grandes avancées. Les ministres se sont succédés, de Michelle Courchesne à Marie Malavoy. Plusieurs ministres ont indiqué qu’il fallait donner plus de place aux connaissances et qu’il y avait une dérive, mais aucune ministre n’a réussi à mettre l’appareil politique au pas. Ce qui fait que le discours ministériel n’a pas pu se concrétiser à travers les changements majeurs de cette réforme.

Je suis persuadé que les membres de la FAE vont poursuivre la lutte. J’entends encore cette détermination au sein de la fédération. Au delà de la réforme, c’est la mission de l’école publique et c’est l’avenir des enfants en difficulté qui sont en jeu.

Votre successeur sera nommé vendredi. Qu’est-ce qui l’attend?
La prochaine négociation de notre convention collective commencera au printemps 2015. C’est toute la préparation de la négociation qui s’annonce. C’est un gros chantier.

En congrès, on débat des dossiers importants, notamment l’autonomie professionnelle des enseignants. Les gens veulent se réapproprier leur profession. Il va y avoir un gros travail à cet égard. Je suis convaincu que l’équipe actuelle va prendre ce dossier à bras-le-corps pour le mener à terme.

Toute la question de la valorisation de la profession enseignante, c’est un mandat que va occuper la fédération pour les prochaines années.

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