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Le policier Duchesneau et le citoyen Boisclair

Je n’ai jamais été un fan d’André Boisclair. Le politicien, s’entend. Trop «formatté» à mon goût et, au final, pas très inspiré ni très inspirant. L’un vient généralement avec l’autre. L’homme dans le privé, je ne le connais pas personnellement. Comme tout le monde, je suis au courant de certains pans de sa vie et de son histoire, des aspects qu’il ne cache plus depuis longtemps. Rien pour m’empêcher de vivre, mettons. Et, entre l’homme public et l’homme du privé, je suis juste assez vieux pour être capable de faire la part des choses. Ma part des choses. Le jour où il y aura une confusion entre l’un et l’autre, je n’hésiterai pas à me faire moi-même une opinion…

La semaine dernière, en entendant le député Jacques Duchesneau de la CAQ se demander à propos de Boisclair : «Où achetait-il sa drogue en 2003 quand il était ministre?», j’ai plutôt eu l’impression d’avoir affaire au policier-enquêteur Duchesneau. Celui qui, dans son ancienne vie, devait «travailler» ses prévenus en tête-à-tête et qui disposait de tous les droits qui lui étaient conférés par le huis clos des salles d’interrogatoire. On le confirme : un gars peut sortir de la police mais la police, elle, ne sort jamais tout à fait du gars. Subtil comme un bottin placé bien en évidence dans une pièce sans téléphone…

Et je m’interdis de commenter l’ajout tout aussi gracieux qu’inutile du cheuf de la CAQ, François Legault. Éternel second – dans le sens de toujours un peu décalé – même au sein de la formation qu’il est supposé diriger. Condamné pour toujours à s’effacer devant les forts en gueule de son parti et du reste de l’univers.

Tout ceci pour dire que la CAQ semble, ce coup-ci, avoir fouillé bien loin dans le placard à cadavres du parti au pouvoir. On a même tendu le bras jusqu’à New York, ça vous donne une idée… Où tout ceci mènera-t-il? Nulle part si vous voulez mon avis. Ou, si vous préférez, dans un «nowhere» qui est tout à fait semblable au tour de machine que la scène politique provinciale nous propose depuis beaucoup trop longtemps.

Un mauvais voyage qui nous ramène tout le temps là où on est déjà allés. Et qui nous tient bien loin de ce qu’il y aurait de neuf à aborder.

Je refuse de croire que nous avons les politiciens que nous méritons. On vaut quand même plus que ça, non?

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Lu :  Tremblement de mère de Diane Lavoie chez Flammarion. Le récit vécu et raconté par l’auteure qui a adopté une petite Haïtienne de trois ans tout juste avant le séisme de 2010 et qui, vu les événements, a dû en prendre charge beaucoup plus tôt que prévu. Avec toute la précipitation et l’urgence que l’on devine. Et l’éradication quasi-totale du beau geste teinté d’angélisme face à une réalité on ne peut plus violente. Un premier livre – on lui suggère d’en écrire plein d’autres – extrêmement touchant. Un must.

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Fallait être là :  samedi soir à 23 h, pris en souricière aux abords du pont Victoria en direction de Montréal. Les barrières baissées, les clignotants allumés, impossible de traverser vers la grande ville. Un problème électrique semble-t-il. Temps nécessaire pour corriger la situation :  55 minutes. On dit b-r-a-v-o aux responsables de l’auguste structure. Et on se permet de leur demander :  est-ce compliqué à ce point de désactiver un système d’apparence aussi rudimentaire? Oui, il fallait être là mais j’aurais tellement souhaité être ailleurs…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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