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Entrevue avec Mario Dumont : Avec plus d'expérience

Après avoir occupé pour la première fois de son histoire la fonction d’opposition officielle, l’Action démocratique du Québec défend ses idées pour convain­cre les Québécois de lui faire confiance à nouveau. Le chef adéquiste Mario Dumont s’est entretenu avec Métro dans son autobus de tournée.

Vous vous êtes excusé de ne pas avoir formé une équipe du tonnerre lors de votre dernier mandat, comme vous l’aviez promis. Pourquoi les Québécois devraient-ils voter pour vous maintenant?
On peut ne pas avoir réussi toutes les choses qu’on aurait voulu faire dans les 18 derniers mois, mais il n’en demeure pas moins que l’ADQ arrive avec des idées et des propositions qui sont différentes. Les gens doivent réaliser qu’il y a eu 36 nouveaux députés qui sont arrivés il y a un an et demi. Ils sont maintenant rendus à un certain point et ont travaillé très fort pour les Québécois. Ils veulent continuer à le faire. Et ils sont les seuls porteurs d’une vision nouvelle, d’un modèle autonomiste différent.

Mais 18 mois, est-ce assez pour que votre équipe soit prête à prendre le pouvoir?
Tout le monde le reconnaît, notre équipe est plus forte qu’avant. Nos gens ont pris de l’expérience. Par contre, si on veut parler du pouvoir, on va regarder ceux qui l’ont en ce moment : notre équipe a peut-être fait de petites erreurs, mais ce n’est pas nous qui avons endetté le Québec de 140 G$ ni qui avons perdu le contrôle sur le CHUM.

Et quelles sont les erreurs pour lesquelles vous vous excusez?
Est-ce qu’il y a eu des moments d’impatience, des erreurs en cours d’apprentissage? La réponse, c’est oui. Est-ce que moi, qui est passé de 5 députés à 41, je n’ai pas utilisé pleinement les ressources? Ça se peut. Mais on ne fera pas la campagne là-dessus. J’assume pleinement, et maintenant on regarde vers l’avenir. Il y a deux catégories de Québécois. Il y a ceux qui croient que le modèle actuel est correct. Il y a deux partis qui pensent comme ça: les libéraux et le PQ. Mais il y a aussi ceux qui pensent que le modèle québécois doit être modernisé, que le gouvernement doit devenir plus efficace, qu’on doit effacer la réforme Marois et qui veulent aussi qu’on remette le système de santé sur des bases plus solides. Il n’y a qu’un seul parti qui se trouve de ce côté-là des choses : c’est l’ADQ.

Vous faites des promesses à propos de sujets qui sont parfois délicats, comme les services payants en santé et la privatisation partielle d’Hydro-Québec. Est-ce un pari gagnant pour obtenir des votes?
On verra après si ce fut gagnant ou perdant. Nous, c’est ce en quoi on croit. Par exemple, pour Hydro-Québec, on est convaincus que c’est une bonne idée que les Québécois puissent en devenir directement actionnaires. Ça va permettre une surveillance nouvelle et une meilleure gestion d’Hydro-Québec. Dans le cas de la santé, nous, on veut un système qui est d’abord public, mais avec un complément privé. On fait partie du peu de sociétés dans le monde qui ont un monopole d’État et où les cliniques privées sont interdites au nom d’une supposée gratuité. Mais celle-ci, aujourd’hui, est devenue synonyme de souffrances. Le système ne livre plus la marchandise malgré les milliards qu’on y a injectés.

Quelle serait la première chose qu’un gouvernement adéquiste ferait en arrivant au pouvoir?
Il y a beaucoup de premières choses qui doivent être faites! Mais il y a beaucoup de gestes symboliques qui touchent les gens et sur lesquels on se bat depuis des années, comme instaurer des élections à date fixe et aider les gens qui souffrent d’infertilité. On a porté la voix de ces gens-là et il y a des réparations à faire.

Les sondages ne vous sont pas très favorables. Visez-vous encore le pouvoir ou plutôt l’opposition?
On ne vise pas un statut, mais des sièges. Ça se passe une circonscription à la fois. On soutient tous nos candidats dans leur bataille, qui est importante. Et souvenez-vous des sondages, lors de la dernière élection : une semaine avant le vote, ils prédisaient un effondrement de l’ADQ, alors que ce n’est pas du tout ce qui s’est passé!

Si vous redevenez le troisième parti en chambre, que se passera-t-il pour l’ADQ?
L’ADQ va défendre ses idées. Les partis politiques sont là pour se battre pour les gens. On a toujours travaillé pour la population et on va continuer de le faire avec les moyens qu’on aura.

Ferez-vous alors une remise en question de vos id��es, vous disant qu’elles ne sont peut-être pas celles de la population?
D’année en année, les gens et les idées évoluent. À la première élection, l’ADQ a eu 6 % des votes. L’autre d’après, on en a eu 12 % ,l’autre 18 % et l’autre 30 %. De plus en plus de gens adhèrent à nos idées et à notre façon de voir l’avenir du Québec. Il n’y a pas 1000 choix. Il y a deux partis qui proposent pratiquement les même choses, et il y a l’ADQ qui propose le changement.

Si ça s’avère nécessaire, pour le bien de l’ADQ, seriez-vous prêt à céder votre place à la tête de votre parti à quelqu’un d’autre?
J’ai toujours pensé au bien de l’ADQ, mais là, on est en campagne électorale, et le bien de l’ADQ, c’est que le chef fonce en avant, que les candidats travaillent fort, que dans toutes les régions, on défend nos idées et notre programme.

Quel serait le vÅ“u que vous feriez pour l’ADQ?
Un vÅ“u pour l’ADQ et un vÅ“u pour le Québec, c’est que les gens aillent voter. Moi ce que j’espère, c’est que les gens feront barrage à la première intention malveillante de Jean Charest en allant voter. C’est ce que je souhaite à l’ADQ et au Québec.

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