Des organismes craignent d'autres compressions de Centraide
C’est un cri du cÅ“ur qu’ont lancé lundi trois organismes communautaires touchés par la décision de Centraide de ne plus financer les groupes oeuvrant dans le domaine de la santé physique pour se concentrer sur la lutte à la pauvreté.
L’Organisation multiressources pour les personnes atteintes de cancer (OMPAC), l’Approche sécurisante des polytoxicomanes anonymes (ASPA) et la corporation Félix-Hubert-d’Hérelle, qui offre des services aux sidéens, ont affirmé que les coupes de Centraide menaçaient directement leur survie. «Il faut que Centraide comprenne ce que ça veut dire de perdre 15 % de notre budget, a expliqué le président du conseil d’administration de la Corporation Félix-Hubert-d’Hérelle, Bill Nash. Nous sommes capables de relever de grands défis, mais il ne faut pas exagérer.»
À terme, la corporation d’Hérelle perdra 162 000 $ annuellement. APSA devra pour sa part composer avec un manque à gagner de 150 000 $ par année alors qu’OMPAC verra son budget annuel de 300 000 $ amputé du tiers. Deux autres organismes seront touchés par des coupures. «Centraide nous invite à aller voir du côté du gouvernement ou des Partenaires santé [pour obtenir de nouvelles subventions], mais s’il y avait des moyens d’avoir des sous de ce côté, on l’aurait déjà fait. On n’est pas si épais que ça», a lancé la chirurgienne générale et responsable de la clinique du sein à l’hôpital Sacré-CÅ“ur, Dominique Synnott, au nom d’OMPAC.
Dr Synnott a dit craindre que les coupes annoncées cette année par Centraide ne soient que la pointe de l’iceberg. «C’est quoi l’objectif? N’avoir que 10 organismes à financer en bout de ligne? Il faut se questionner, a-t-elle indiqué. On nous explique vouloir se concentrer sur l’axe stratégique de la pauvreté, mais ça, ce sont des paroles de politiciens. Nous voulons comprendre.»
Le Dr Réjean Thomas, le président fondateur de la clinique L’Actuel, a rappelé que la pauvreté ne pouvait être considérée comme un problème à part. «La pauvreté amène la maladie et la maladie amène la pauvreté, a-t-il affirmé. Les compressions de Centraide touchent les gens les plus vulnérables.» Les trois organismes espèrent pouvoir reprendre le dialogue avec Centraide. Pour l’heure, leurs demandes de révision se sont heurtées à des fins de non-recevoir.